Construction en secteur résidentiel: la grève générale illimitée officiellement déclenchée

Les travailleurs de chantiers de construction résidentielle ont déclenché une grève générale illimitée cette nuit.

Déterminée à éviter des moyens de pression, l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) avait déposé une dernière offre à l’Alliance syndicale mardi, après une rencontre de plusieurs heures.

La proposition bonifiée est de 18% sur une période de quatre ans, soit une hausse de 1,5% par rapport à l’offre du 22 avril et de 6% par rapport aux offres initiales. Toutes les offres ont été refusées par l’Alliance syndicale, dont l’une qui contenait une augmentation immédiate de salaire de 5% pour les travailleurs et les travailleuses.

«L’APCHQ multiplie les efforts pour éviter cette grève et trouver une entente négociée. Si l’impasse devait persister, l’Association demande à l’Alliance d’accepter rapidement l’offre d’aller en médiation-arbitrage afin d’avoir une résolution rapide du conflit», souligne l’APCHQ.

Pour aller en médiation-arbitrage, les deux parties doivent adresser conjointement par écrit une demande au ministre québécois du Travail, M. Jean Boulet, qui déférera ensuite le différend à un arbitre.

De l’autre côté de la table, l’union de cinq syndicats demande des augmentations de 24,35% sur quatre ans, dont 8,35% dès la première année de l’entente. Il existe donc un fossé important de 6% entre les deux parties.

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Prêts pour la grève

Si la dernière proposition de l’APCHQ est rejetée, l’Alliance syndicale a déjà annoncé que ses travailleurs déclencheront une grève générale illimitée. À compter de mercredi à minuit, ils fermeront leurs chantiers. Des points de rassemblement sont prévus aux quatre coins du Québec afin de mettre des moyens de pression en marche.

Une mesure qui ne fait pas l’unanimité au sein des syndiqués. Il ne faudrait pas se surprendre si certains chantiers demeurent ouverts jusqu’à la visite de leurs collègues du syndicat.

Sur les chantiers, certains travailleurs n’ont pas attendu l’heure limite et ont déjà commencé à distribuer des avis de grève à leurs collègues dans la journée de mardi.

Au cours des dernières semaines, les promoteurs ont fourni tous les adresses et les détails de leurs chantiers aux corps policiers. C’est une façon de se protéger des représailles qu’il pourrait y avoir. Dans le passé, des bris d’équipement ou de matériaux ont été rapportés.

Une offre exploratoire

L’APCHQ avait offert une offre «exploratoire et majorée» à ses syndiqués lundi soir. Les détails de cette proposition n’ont pas été divulgués.

Plus tôt dans la journée, l’Alliance syndicale avait annoncé qu’elle déclencherait une grève générale illimitée s’il n’y avait pas d’avancées significatives dans les négociations.

Pour sa part, l’APCHQ estime que la demande de l’Alliance syndicale «générerait un coût supplémentaire direct de 55 000$ sur une maison unifamiliale neuve».

Le syndicat doit faire le point à 10 h mercredi à Montréal.  

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Près de 44 000 résidences qui sont présentement en construction pourraient être touchées par un arrêt de travail. On peut penser que plusieurs centaines de livraisons prévues pour les mois de juin ou juillet pourraient être également affectées.

Les autres secteurs de la construction (industriel, institutionnel et commercial) ont déjà conclu des ententes avec des augmentations totalisant 22% sur quatre ans. On peut se demander si les employés de ces secteurs seront solidaires avec ceux du secteur résidentiel.