Consommation auto: déjà un effet Trump sur les prix des véhicules d’occasion au Québec


Mathieu Boulay
Les Québécois payeront leurs véhicules d’occasion plus cher alors que l’effet des tarifs douaniers se fait déjà sentir dans l’industrie automobile.
«On assiste à une augmentation des prix des véhicules entre 5% et 10% depuis quelques semaines au Québec, mais aussi à travers le Canada», mentionne le directeur général d’un encan montréalais, Mathieu Boisvert.
Cette hausse est déjà perceptible sur les prix de vente dans les concessionnaires d’automobiles d’occasion. Ceux qui sont à la recherche d’un véhicule l’ont également constaté.
Après avoir déboursé des centaines de dollars de plus à l’encan pour l’acquisition d’un véhicule, ils refilent la facture à leurs clients.
L’annonce des tarifs douaniers par le président Donald Trump a semé un vent de panique dans l’industrie automobile.
«Les concessionnaires ont connu un excellent mois de mars alors qu’il régnait un climat d’incertitude avec les tarifs de Trump, ajoute M. Boisvert. Ceux qui voulaient s’acheter un véhicule ou qui pensaient le faire l’ont fait.»

Une pandémie 2.0?
Si les tarifs douaniers étaient maintenus sur une longue période, on pourrait assister à une situation similaire à celle que l’on a connue durant la pandémie. C’est ce que constatent des acteurs du milieu.

«Depuis un mois, il y a beaucoup moins d’autos disponibles. C’est l’effet Trump, mentionne Éric Piuze, propriétaire d’Automobiles à Rabais, sur la Rive-Sud de Montréal. On recommence encore la pandémie.»
On a rencontré M. Piuze à un encan montréalais mardi. Il s’est pointé à cet endroit avec l’idée de refaire ses stocks après avoir vendu une dizaine de véhicules dans la dernière semaine.
Cependant, plus facile à dire qu’à faire. Il a pu seulement en acheter cinq, soit la moitié de son objectif.
On a été témoin d’un de ses achats alors qu’il a mis la main sur une Mazda pour 14 600$ alors que la mise de départ était de 13 000$. Une mise sur un véhicule qui pourrait avoir plusieurs problèmes sous le capot.
«Il n’y a aucune garantie quand on fait un achat», précise celui qui fait toujours ses devoirs avant d’aller dans les encans.
Une incertitude palpable
Le représentant du Journal a assisté à un encan mardi dans l’ouest de Montréal. C’était impressionnant de voir les concessionnaires se promener un peu partout afin de trouver des véhicules qu’ils pourront vendre à leurs clients.
Plusieurs d’entre eux n’ont pas levé la main souvent pour faire une mise sur un véhicule. Et la raison est simple.
«Il y a de l’incertitude, souligne George Souhleris, qui travaille pour Auto Bilanto, un grossiste. Pour acheter, il faut savoir ce qui s’en vient.»
Par exemple, la suspension des incitatifs pour l’achat des véhicules a provoqué un effet néfaste dans l’industrie automobile.
«On a assisté à une pénurie dans les véhicules d’échange. Pour les grossistes comme nous, c’est notre pain et notre beurre. On est obligés de se tourner davantage vers les encans.»

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