Conseiller spécial du président Trump: qui est Peter Navarro, alias M. Tarifs?
Yahia Arkat
Fidèle parmi les fidèles du président Donald Trump, Peter Navarro, conseiller spécial pour le commerce, serait à l’origine de la décision controversée d’imposer les tarifs douaniers de 25 % sur les exportations canadiennes et mexicaines vers les États-Unis.
Un des rares responsables de la première administration Trump à faire partie de l’équipe actuelle à la Maison-Blanche, l’économiste de 75 ans qui semble avoir l’oreille de M. Trump envers qui il est resté loyal, au point de purger une peine de prison en lien avec l’assaut du Capitole en 2021.
M. Navarro, qui semble déranger certains républicains, est monté sur ses grands chevaux la semaine dernière pour vanter les vertus des tarifs douaniers imposés lors du premier mandat du milliardaire républicain.
«Plein de gens s’énervent. Le feu est pris ; inflation, inflation, récession, récession. Ce que nous avons constaté avec les tarifs passés, c’est que ça n’a pas créé d’inflation. Il y a une stabilité des prix et le retour des emplois chez nous», avait déclaré M. Navarro.
La décision sur les droits de douane révèle une force de frappe, positive ou négative, dont le président Trump était dépourvu lors de son premier mandat, selon Philippe Bourbeau, codirecteur de l'Institut international de diplomatie économique à HEC Montréal.
«Je dirais qu'il faut le voir de deux façons. Il y a les gains absolus et les gains relatifs. Les gains absolus, tous les économistes vous diront que ce n'est pas une bonne chose pour l'économie américaine», a indiqué mardi M. Bourbeau à l’émission «Contextes» sur LCN.
Les tarifs douaniers, imposés lors de la première mandature présidentielle, avaient pour objectif de sélectionner certains domaines qui pouvaient être gagnants pour remettre l'économie américaine sur rail, a expliqué M. Bourbeau.
«Au final, je ne vais pas tomber dans les chiffres très précis, mais de façon générale, on n'a pas vu une immense augmentation de la production américaine dans certains domaines» où les 25 % avaient été appliqués, a nuancé l’universitaire sur les ondes de LCN.
Même si l’influence de Peter Navarro sur Donald Trump semble déranger des républicains à Washington, en raison de possibles conséquences négatives des tarifs douaniers, M. Bourbeau appréhende la stratégie américaine dans une optique de négociation.
«Pour l'instant, moi, je catégorise la stratégie tarifaire de Trump dans une logique de négociation. Il va arriver à ses fins à travers ça», a détaillé l’économiste, s’interrogeant au passage si Trump écoute vraiment le lobby pro-tarifs.