Connor McDavid est en train de faire sa place dans la légende


Jonathan Bernier
Inscrire quatre points quand votre équipe a le dos au mur, ça s’appelle du leadership. Le faire deux fois de suite, c’est plus que de la détermination. C’est légendaire.
C’est le tour de force que Connor McDavid est parvenu à réaliser samedi et mardi, avec la coupe Stanley qui ne demandait qu’à sortir de son caisson pour être cajolée par les joueurs des Panthers.

Et de façon spectaculaire en plus. Si les Oilers devaient renverser la vapeur et devenir la première équipe depuis les Maple Leafs de 1942 à remporter la coupe Stanley après avoir tiré de l’arrière 0-3 en finale, cette performance resterait dans les annales pendant des décennies.
Au lendemain de cette deuxième victoire, Kris Knoblauch n’avait que des éloges pour son capitaine. Et pas seulement pour sa contribution en attaque.
«La résilience de cette équipe repose beaucoup sur Connor et Leon [Draisaitl]», a commenté l’entraîneur-chef des Oilers, par visioconférence, avant de s’envoler pour Edmonton. «Ce sont deux joueurs qui carburent aux succès. Aux succès individuels, mais surtout aux succès de l’équipe.»
«Ils jouent de la bonne façon pour y parvenir. Quand tu vois tes deux supervedettes pousser la rondelle profondément en territoire adverse, exercer un échec avant, se replier et terminer leurs mises en échec, ça ne vous laisse pas le choix de les imiter et de faire les petits détails qui permettent à une équipe de connaître le succès.»
Comme il y a 10 ans
Embauché en novembre pour remplacer Jay Woodcroft, Knoblauch vit ses premières séries éliminatoires dans la LNH. Toutefois, il connaît McDavid depuis plus de dix ans. Le jeune prodige jouait sous ses ordres à l’époque où il portait les couleurs des Otters d’Érié, dans la Ligue junior de l’Ontario.
«À sa première saison, il a subi une blessure. Il a raté beaucoup de matchs. Il est revenu juste à temps pour le Championnat mondial de hockey junior. À son retour du tournoi, il a complètement démoli la ligue. Il a amené son jeu à un autre niveau», s’est rappelé Knoblauch.
«Puis deux ans plus tard, en demi-finale contre Sault-Sainte-Marie, il a établi un record de points pour une série, même si les Greyhounds avaient une puissante équipe. Encore une fois, il avait haussé son jeu.»
Allons jouer au hockey
On peut dire que c’est la même chose cette fois. McDavid est littéralement en mission, traînant ses coéquipiers dans son sillage. D’ailleurs, les Oilers sont parvenus à remporter les deux derniers matchs sans nécessairement virer leur plan de match à l’envers.
«Habituellement, les équipes qui se trouvent dans une situation semblable tentent de fermer le jeu ou jouent de façon tendue. Elles commencent à jouer d’une façon différente», a raconté le pilote de 45 ans.
«Cette équipe a tellement vécu d’adversité dans le passé. Ce fut la même chose cette saison. Les attentes étaient élevées dès le départ, mais le début de saison ne fut pas à la hauteur. On était les derniers. Les gars se sont dit que ça ne pouvait pas être pire, qu’ils n’avaient désormais qu’à jouer au hockey. Ce fut une leçon.»
Une leçon qu’ils ont pu appliquer à cette finale puisque, tout comme leur début de saison, c’était difficile de faire pire.