Confusion à l’épicerie: la saga du brocoli des Jardins Cousineau qui venait des États-Unis


Julien McEvoy
Les Québécois sont perplexes quand vient le temps d’éviter les produits américains à l’épicerie, constate un maraîcher de la Montérégie dont le brocoli est la cible d’attaques en ligne depuis trois semaines.
«Le brocoli pousse de juin à novembre au Québec, le reste du temps, il vient des États-Unis ou du Mexique», établit Martin Cousineau, des fermes du même nom.

Du brocoli, il en fait pousser, Martin, dans le coin de Saint-Constant. Avec ses frères, ses sœurs, leurs fils et leurs filles, les Cousineau font du chou-fleur aussi.
Il y a trois semaines, une dame s’est dite «confuse», sur Facebook, de trouver un brocoli des Jardins Cousineau avec la mention «Produit des États-Unis» à l’épicerie.
Comme avec la salade le mois passé, les gens ont partagé la publication en masse et ont commenté plus de 1300 fois.

«Tout est conforme chez nous», ajoute Martin Cousineau. Sa famille nourrit le Québec du mieux qu’elle le peut 12 mois par année, dit-il. S’il faut importer du brocoli, les Cousineau le font.
De juin à novembre
Si les Québécois veulent du brocoli qui ne vient pas des États-Unis, le surgelé existe aussi, rappelle un spécialiste de l’alimentation.
«Si tu veux du frais, ils vont l’importer de la ferme qu’ils ont achetée aux États-Unis pour nous fournir», résume le prof à McGill Pascal Thériault.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Aussitôt que la saison du brocoli va commencer au Québec, en juin, les producteurs maraîchers vont en faire pousser, dit-il.
«C’est la même chose pour la laitue», ajoute l’agronome et économiste.
Malentendu
La publication sur Facebook il y a trois semaines coïncide à peu près avec l’apparition d’une nouvelle étiquette sur le brocoli Cousineau à l’épicerie où la mention de la provenance est moins en évidence.

La famille imprimait ses autocollants sur place, à Saint-Constant, mais elle s’est débarrassée de son imprimante à l’encre pour libérer de l’espace. Un sous-traitant s’en occupe maintenant.
«Ça n’a rien à voir avec le fait que le brocoli pousse de juin à novembre», rigole l’agriculteur-entrepreneur au sujet du changement.

Pascal Thériault la trouve moins drôle. Il est encore crinqué, dit-il, par les listes de produits à boycotter qui sont trouées d’erreurs.
«C’est la confusion totale à l’épicerie», assène le spécialiste au sujet de la provenance des aliments.
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