Confrontation des 4 nations: la chanteuse qui a changé les paroles du «Ô Canada» explique ses intentions

Jessica Lapinski
La chanteuse qui a changé les paroles du Ô Canada, jeudi, avant la finale de la Confrontation des 4 nations entre le Canada et les États-Unis, n’aurait «jamais rêvé d’avoir un pareil impact» en modifiant «deux mots et trois syllabes» de l’hymne national canadien.
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Chantal Kreviazuk est une auteure-compositrice canadienne née au Manitoba. Dans les heures précédant son interprétation de l’hymne du Canada, la chanteuse de 50 ans s’est trompée dans les paroles, en répétition, a-t-elle expliqué sur son compte Instagram.
«J’ai chanté les mauvaises paroles, a raconté Mme Kreviazuk. C’est à ce moment que je me suis dit qu’il pourrait être pertinent pour notre pays de changer deux mots, trois syllabes.»
«Je ne rêvais jamais d’avoir un pareil impact en décidant de le faire [devant la foule], a-t-elle continué. Mais je sentais que c’était la bonne chose à faire.»
«Se servir de nos voix»
Jeudi, avant la mise au jeu initiale entre le Canada et les États-Unis, Kreviazuk a ainsi transformé le passage qui dit «in all of us command» pour «that only us command». Une allusion très claire au fait que Donald Trump parle du Canada comme étant le 51e État des États-Unis.
Pour la chanteuse, «l’art est une expression de notre vérité». «Un hymne n’est pas un document de loi, a affirmé Chantal Kreviazuk. C’est une expression collective qui change de temps en temps quand le moment le requiert.»
«Alors oui, en ces moments qui pourraient avoir des répercussions, je crois fondamentalement que nous devons nous lever, nous servir de nos voix et tenter de nous protéger... Non, nous devrions exprimer notre outrage face aux abus de pouvoir.»
Aucun regret, même pas la haine
La performance de Mme Kreviazuk a été par moment difficile, et la foule de Boston a, à un moment, cessé ses huées pour l’aider à chanter.
Mais la chanteuse ne regrette rien. Et assurément pas la haine qu’elle reçoit sur les réseaux sociaux de la part de certains utilisateurs depuis jeudi soir. «La haine, ça ne me dérange pas. La plupart sont des robots. Je sais comment ça fonctionne, a-t-elle écrit. Ce que je ressens uniquement, c’est votre incroyable passion pour notre pays et votre amour.»
Et si le changement dans les paroles était délibéré, ce n’était pas parce qu’elle ne souhaitait pas interpréter l’hymne canadien devant une foule américaine. «J’étais honorée d’avoir ce contrat!» a-t-elle assuré.