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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Confrontation des 4 nations: défait 3 à 1 contre les États-Unis, le Canada a perdu la bataille, mais pas la guerre.

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Photo portrait de Jonathan Bernier

Jonathan Bernier

2025-02-16T05:00:50Z
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Aux yeux de plusieurs, avant même le début du tournoi, les États-Unis étaient les favoris pour remporter la Confrontation des 4 nations.

Ce gain de 3 à 1 aux dépens du Canada, samedi soir, a permis de comprendre pourquoi.

Contrairement à l’affrontement contre la Suède, Sidney Crosby et ses coéquipiers n’ont pu exploiter leur vitesse et leurs habiletés. À part sur le but de Connor McDavid, un but spectaculaire qu’il a marqué après avoir accéléré entre deux défenseurs, les Canadiens n’ont eu aucun espace pour manœuvrer.

Moins d’espace et plus de pression se traduisent inévitablement par des gestes précipités, de mauvaises décisions et des passes moins précises. Même Crosby, par moment, a semblé quelque peu dépassé par l’échec avant américain.

Photo Martin Chevalier
Photo Martin Chevalier

McDavid, quant à lui, a eu droit à la visite du train Charlie McAvoy. Et ce, deux fois plutôt qu’une. À la deuxième occasion, la mise en échec a provoqué une contre-attaque qui s’est terminée par le premier but de la soirée de Jake Guentzel.

Binnington pour le meilleur et le pire

D’ailleurs, quand on a été habitué avec Martin Brodeur, Roberto Luongo et Carey Price, ça prend un cœur solide pour regarder Jordan Binnington défendre la cage du Canada.

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Le gardien des Blues est capable du meilleur comme du pire. Autant il peut surprendre en synchronisant parfaitement ses déplacements latéraux, autant il peut se faire battre sur des tirs francs, sans écran devant lui ni déplacement à effectuer.

Ce fut le cas sur le premier but de Guentzel et celui de Dylan Larkin, le premier ayant des airs de cadeau de Saint-Valentin légèrement en retard.

Pendant ce temps, Connor Hellebuyck offre à ses coéquipiers la confiance de jouer devant un homme masqué en plein contrôle. Même s’il a été l’auteur d’un splendide but, McDavid a semblé dérangé par la tenue du gardien américain. À quelques reprises, on l’a vu tenter une passe de trop au lieu de décocher un tir.

Trois combats dès le départ

On s’attendait à du grabuge. On s’attendait à de solides coups d’épaule. On s’attendait à des mornifles après les coups de sifflet. Mais jamais on n’aurait pu penser que trois bagarres éclateraient en l’espace de neuf secondes.

C’est comme si ce match avait dépassé les cadres du hockey. Comme à l’époque de la Série du siècle, quand il est devenu clair qu’on assistait à la confrontation de deux systèmes politiques.

Jeudi, Matthew Tkachuk a sèchement déclaré qu’il avait détesté qu’on hue son hymne national. La foule présente au Centre Bell pour ce choc entre les deux nations voisines a remis ça. Avec encore plus de conviction. Ce qui a sans doute mis le feu à la courte mèche de l’aîné des frères Tkachuk.

Dès la mise en jeu initiale, il a jeté les gants devant Brandon Hagel. Combat suivi dès la reprise du jeu par un second, impliquant son frère Brady et Sam Bennett, son coéquipier chez les Panthers.

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Dans les gradins, papa Keith distribuait les «high five» à ses voisins de siège. Il s’est sans doute revu, 29 ans plus tôt dans les bras de Claude Lemieux, pendant la finale de la Coupe du monde de 1996.

Il a fallu un autre combat, cette fois entre Colton Parayko et J.T. Miller, avant que l’abcès soit totalement crevé et qu’on puisse amorcer le match.

Un autre gros morceau qui tombe

Le Canada était privé de Cale Makar, malade, et ça a paru. Non pas que Thomas Harley, son remplaçant, a mal fait. Mais Makar est le meilleur défenseur canadien. Lors du match contre la Suède, il a été, et de loin, le joueur le plus utilisé par Jon Cooper (28 min 6 s).

La perte de Makar a également signifié que le Canada devait se débrouiller sans la présence de son quart sur l’attaque massive. Les représentants de l’unifolié ont décoché quatre tirs sur Hellebuyck pendant les quatre minutes au cours desquelles ils ont évolué avec un homme en plus.

Ils auraient été nettement plus menaçants avec celui qui occupe le deuxième rang des pointeurs de la LNH en supériorité numérique.

Jon Cooper a indiqué qu’il espérait le revoir lundi, mais rien n’est assuré. Avec Shea Theodore, perdu pour le reste de la compétition, ça commence à faire une brigade défensive décimée.

Le Canada a perdu la première bataille, mais il n’a pas encore perdu la guerre. Cependant, pour gagner la guerre, il devra d’abord vaincre la Finlande, lundi à Boston. Sans quoi, il lui sera impossible de rejoindre les Américains en finale et prendre sa revanche.

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