Conflits au travail: est-ce toujours la faute du patron?
Agence QMI
Dans n’importe quelle entreprise, il va de soi que des conflits peuvent éclater, et la plupart du temps, les employés ont tendance à accuser leur patron d’être «le problème», par leur inaction. Dans son livre nouvellement paru Le problème, c’est l’boss (enfin je pense...), la spécialiste du monde du travail, Annie Boilard, offre des pistes de solutions aux conflits de travail.
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À travers ses formations et conférences, Annie Boilard — également présidente du réseau Annie RH — a relevé de multiples frustrations et de l’incompréhension chez les employés, des constats qui l’ont menée à écrire son livre pour évoquer 40 enjeux qui dérangent au travail.
«Ce n’est pas du type toujours "Lâche ta job. Quitte ta job. Trouves-en une nouvelle". Ce n’est pas toujours possible pour tout le monde. Ce n’est pas toujours souhaitable même. Moi ce que je sens, c'est que souvent les gens ils aiment leur boulot. Ils aiment leur compagnie, ils aiment leur métier, leur gang», a souligné la spécialiste des ressources humaines en entrevue au micro d’Isabelle Maréchal, à QUB radio et télé, diffusée simultanément au 99,5 FM Montréal vendredi.
Elle admet que le patron devient souvent le bouc émissaire des employés.
«Des fois, il y a un irritant, il y a quelque chose. Puis le patron se retrouve à aggraver la situation par souvent son inaction. Puis c'est ça qu'ils veulent. Ils [les patrons] veulent régler cette chose-là», a-t-elle expliqué.
Elle affirme qu’avec le titre Le problème, c’est l’boss, elle a voulu utiliser le langage d’un employé à bout d’une situation au travail et le rendre accessible à tous les travailleurs à travers des questions quasi humoristiques.
Lors de l’entrevue, elle a illustré son propos avec l’exemple de Paul, un collègue qui, aux yeux d’un employé, peut sembler peu productif et incompétent, ce qui suscite de la frustration.
«Parfois la personne, elle dit: "je l'ai dit à mon patron, à mon syndicat, personne ne fait rien. Là, je fais quoi? Parce que moi, je ne ferai pas 150% de ma job tout le temps, puis 50% de la sienne"», a-t-elle illustré.
Elle concède qu’un collègue peut parfois manquer à ses devoirs et propose dans son livre des moyens d’agir si le supérieur ne réagit pas. Mais elle insiste sur l’importance de nuancer les conflits et d’essayer, à l’occasion, de voir les choses du point de vue du patron.
«Et à certains égards, c'est un peu ce que le livre offre, c'est: "Regarde les choses du côté de ton boss. Voici pourquoi ton boss voit les choses comme ça". [...] Puis une fois bien informé, des fois, la solution elle va émaner parce que "c'est ça qui est important pour mon patron. Ça fait que c'est comme ça que je vais lui présenter"», a-t-elle ajouté.
Voyez l’entrevue intégrale de Annie Boilard dans les extraits vidéo et sonore ci-haut