Conflit de travail: Héroux-Devtek suspend les activités de son usine de Laval
La société veut qu’un conciliateur soit nommé pour sortir de l’impasse


Francis Halin
Le fabricant québécois de trains d’atterrissage Héroux-Devtek met sur pause ses activités à son usine de Laval au lendemain d’une grève-surprise de ses employés.
• À lire aussi: Vente d’Héroux-Devtek: «C’est préoccupant», affirme le ministre Champagne
• À lire aussi: Vente d’Héroux-Devtek à des Américains: Québec n’a pas été informé à l’avance
• À lire aussi: Héroux-Devtek cédée pour 1,35 G$: un autre fleuron québécois vendu aux Américains
«La rémunération annuelle moyenne d’un machiniste à l’usine de Laval s’élevait à 86 000$. Selon l’offre déposée par la Société, cette rémunération dépasserait 100 000$ au terme de la nouvelle convention collective», fait valoir l’entreprise.
La veille, la centaine d’employés avaient déclenché une grève de 24 heures pour exiger un rattrapage salarial.
Héroux-Devek est passé aux mains d’intérêts américains l’an dernier, ce qui avait déçu le premier ministre François Legault.
«Je vais avoir de bonnes discussions avec la Caisse de dépôt parce qu’on n’a pas été mis au courant», était-il allé jusqu’à dire en marge du Conseil de la fédération, à Halifax.
Rencontres peu fécondes
Un an plus tard, rien ne va plus entre les travailleurs et l’employeur à l’usine lavalloise d’Héroux-Devtek.
Les patrons déplorent «qu’après 22 rencontres, les négociations pour le renouvellement de la convention collective se trouvent dans une impasse».

Héroux-Devtek soutient que les demandes syndicales représentent un bond de 60% de la rémunération totale, ce qui pourrait compromettre sa pérennité à Laval.
La partie patronale assure qu’elle retournera à la table des négociations une fois que les demandes seront jugées «réalistes».
La CSN réplique
Au syndicat, on qualifie la stratégie de l’employeur de «déplorable». On dénonce ce lock-out.
«Plutôt que de venir à la table pour discuter des augmentations salariales à accorder pour freiner le retard avec les entreprises concurrentes du secteur aéronautique, l’employeur veut garder tous ses profits pour lui», déplore Kevin Gagnon, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).
«L’employeur a beau essayer d’avoir le beau jeu en demandant la conciliation, ce qu’on retient, c’est qu’il met ses salarié-es en lock-out. Avec le taux de roulement qu’il subit, il va falloir tôt ou tard qu’il reconnaisse les efforts de ses travailleurs et de ses travailleuses», conclut-il.