Conflit de travail chez Postes Canada: une rencontre est prévue lundi avec le syndicat

Mina Collin
Une rencontre de négociation est prévue lundi entre Postes Canada et le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP), qui représentent plus de 53 000 employés.
• À lire aussi: Conflit de travail chez Postes Canada: le syndicat veut s’inspirer des agents de bord d’Air Canada
• À lire aussi: Les employés du STTP rejettent les offres finales de Postes Canada
• À lire aussi: Vote de grève chez Postes Canada: pertes de 10 M$ par jour et des PME prêtes à rompre définitivement
Les discussions ont repris la semaine dernière avec des médiateurs fédéraux afin de trouver un terrain d’entente entre les deux parties, mais l’ex-directeur québécois du Syndicat canadien de la fonction publique Marc Ranger ne croit pas que ce conflit se résorbera de sitôt.
«Je suis peu optimiste pour la rencontre de demain... [Est-ce que] la porte de sortie, on l’a vue? Je ne crois pas», a-t-il lancé sur les ondes de LCN dimanche.
Selon lui, aucune des deux parties ne souhaite courber l’échine, ce qui peut rendre les négociations difficiles.
«Je regarde les écarts après aussi longtemps, et on dirait que les parties sont sur deux planètes complètement différentes», a-t-il illustré.
M. Ranger estime que la ministre de l’Emploi, Patty Hajdu, devrait insister pour tenter de voir à ce que les deux parties confient les négociations à un tiers pour arbitrer les questions en litige, sinon rien ne pourra avancer.
«Je pense que, derrière des portes closes, les deux porte-parole avec la ministre de l’Emploi [devraient] regarder comment on peut baliser ce mandat-là d’un tiers compétent pour sortir une fois pour toutes de ce conflit-là», a-t-il expliqué.
L’impossibilité de trouver une entente entraîne des conséquences autant pour Postes Canada que pour les employés. M. Ranger dénonce que le conflit stagne depuis si longtemps.
«Chaque mois qui passe, ça fait de plus en plus mal à Postes Canada. Je ne comprends pas qu’il y a des gens qui ne comprennent pas l’urgence d’agir au plus vite. [...]Je pense que [le conflit] pourrait être très dommageable pour toujours», a-t-il souligné.
M. Ranger estime que le syndicat ne prend pas en considération les véritables difficultés auxquelles fait face l’employeur. Il critique le fait que, lors de la réunion prévue lundi, l’organisation syndicale présentera une contre-proposition de 375 pages.
«Je n’ai jamais vu ça», a-t-il déclaré.
Le syndicat a rejeté les dernières offres de Postes Canada le 1er août dernier, qui offrait aux employés, entre autres, des augmentations salariales de 13% sur quatre ans, des primes à la signature et l’ajout d’employés à temps partiel pour assurer le service.
Les deux parties négocient depuis novembre 2023 pour conclure de nouvelles conventions collectives.
Voyez l’entrevue intégrale de Marc Ranger ci-dessus.