Conflit chez Air Canada: deux projets d’action collective déposés à Montréal

Dominique Lelièvre
Deux projets d’action collective visant Air Canada et le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) ont été déposés lundi par des clients du transporteur aérien qui se disent lésés par l’interruption des vols.
Les deux demandes pour autorisation d’exercer une action collective ont été déposées en début de journée au palais de justice de Montréal.
Il s’agit d’une étape préliminaire par laquelle les demandeurs cherchent à obtenir la permission du tribunal pour intenter leur recours.
Dans celle adressée au SCFP, qui représente les travailleurs en grève, un résident de Brossard soutient qu’il a dû faire une croix sur des vacances familiales à Cancún en raison de l’annulation de son vol prévu le 18 août.
Cette situation «a causé un préjudice important au demandeur et à sa famille, lesquels ont vécu énormément d’anxiété, de déception et de tristesse», peut-on lire.
La requête, déposée par le cabinet Lambert Avocats, vise à couvrir «toutes les personnes physiques ou morales, au Québec, qui avaient une réservation confirmée auprès d’Air Canada ou d’Air Canada Rouge pour un vol prévu depuis le 17 août 2025 à 14h dont le vol a été annulé».
Le document reproche au syndicat d’avoir maintenu «illégalement» sa grève, «prenant ainsi les membres du groupe en otage et contribuant directement au préjudice subi par ces derniers».
Si la procédure est autorisée, des montants seraient réclamés en «dommages-intérêts compensatoires» et à titre de remboursement.
Air Canada également ciblée
L’autre demande d’autorisation, portée par les bureaux LPC Avocats et Renno Vathilakis inc., vise Air Canada ainsi que la filiale Vacances Air Canada.
Une citoyenne de Montréal allègue que son vol du 17 août vers la Grenade a également été annulé et qu’elle a dû débourser 509$ pour acheter un billet chez un transporteur concurrent.
«Air Canada a induit les membres du groupe en erreur et leur a fourni des informations inexactes afin de les convaincre d’accepter un remboursement (qui a été accordé sous la forme d’un crédit applicable à un futur voyage)», avance le document judiciaire.
La requête vise à obtenir le «remboursement des frais engagés par les passagers d’Air Canada qui ont dû modifier leur réservation, ainsi que des dommages-intérêts compensatoires dont le montant reste à déterminer», précise LPC Avocats sur son site web.
Réaction
Le SCFP a réagi en début de soirée.
«C’est Air Canada qui a des obligations envers ses client(e)s et qui ne les respecte pas — c’est Air Canada qui doit répondre de cela, pas le SCFP. Nous sommes solidaires des passagers dont les droits sont bafoués, comme ceux des agent(e)s de bord», a déclaré le syndicat, dans une déclaration écrite acheminée au Journal.
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