Conflit Air Canada: incertitude pour les passagers

Marianne Langlois
Un climat d’incertitude et de confusion régnait dimanche à l’aéroport de Montréal alors que de nombreux passagers d’Air Canada attendaient de savoir s’ils pourraient ou non s’envoler en journée. Plusieurs passagers rencontrés sur place ont eu de faux espoirs alors que leur vol a finalement été annulé en milieu d’après-midi.
Quitter pour Sydney
Un jeune sportif, ayant obtenu une bourse d’études universitaire en Australie, attendait avec impatience de savoir s’il quitterait ou non Montréal dimanche.
«Mon vol est dans moins de deux heures, mes bagages sont enregistrés, tout semble indiquer que je pars... mais on ne sait plus vraiment. C’est la première fois qu’une situation comme celle-là m’arrive», explique Mathieu Nader au Journal.

Le jeune de 21 ans attendait son vol vers Sydney en compagnie de ses parents dimanche midi. Mathieu Nader, qui pratique le basketball au niveau universitaire, ne savait pas s’il reverrait ses parents dans quelques minutes ou quelques mois.
«Techniquement, je dois revenir pour le temps des Fêtes. Je pense que tout sera correct, mais avec tout ce qui se passe, c’est difficile à dire. C’est désolant comme situation, je ne trouve pas qu’on pense beaucoup aux passagers dans cette histoire», a commenté le sportif.
Heureusement pour lui, selon le site de l’aéroport de Montréal, son vol a finalement quitté à l’avance, dimanche.
Loin du cœur
Une jeune femme qui devait aller rejoindre son amoureux dans l’Ouest canadien attendait avec espoir de pouvoir procéder à l’embarquement de son vol qui était toujours annoncé en matinée dimanche.
«Je suis ici depuis 8 h ce matin, alors que mon vol n’est qu’à 18 h. C’était important d’arriver tôt pour tenter de voir ce qui pourrait être fait», a commenté Kirsten Desamito.

La jeune femme qui devait aller passer une semaine avec son conjoint à Vancouver a bien vérifié les disponibilités de vol dans d’autres compagnies aériennes, mais rien n’était abordable dans son budget.
«Je suis vraiment stressée. Toute la semaine, j’y pensais. C’est le seul moment que j’ai pour aller le voir, donc j’espère que ça va fonctionner», a-t-elle ajouté.
Ils étaient des dizaines à attendre de savoir ce qui en était de leur vol de la journée. Alors que plusieurs quittaient après avoir réservé des vols auprès d’autres compagnies aériennes, d’autres restaient patients, dans l’espoir de pouvoir procéder à l’embarquement.

Kirsten Desamito qui devait quitter l’aéroport de Montréal à 18 h s’est fait dire d’attendre jusqu’à 14 h pour savoir «ce qui adviendrait de son vol», en vain.
Elle a dû rentrer bredouille chez elle alors que son vol prévu en fin de journée a finalement été annulé.
Passer 3 jours à Miami?
Un petit séjour de cinq jours à Miami a été réduit d’au moins une journée pour un couple d’amis, rencontrés à l’aéroport de Montréal.
«Notre vol d’hier a été annulé, donc on pensait pouvoir partir ce matin, mais on est toujours ici», a commenté Omer Celik.
Le jeune Montréalais devait faire un court séjour à Miami en compagnie de sa copine, Coline Saint-Sulpice, mais le conflit de travail d’Air Canada a changé leurs plans.

«On ne peut pas annuler l’hôtel. Heureusement, on n’avait pas d’activités [...] prévues, mais tout de même», se désole Coline Saint-Sulpice.
Les jeunes amis rencontrés à proximité des bornes d’enregistrement d’Air Canada comptaient tout de même réserver des billets d’avion pour ce soir avec le transporteur.
«Avec les autres compagnies aériennes, c’est deux ou trois fois plus cher, de ce qu’on nous explique, il devrait avoir un retour au travail ce soir, donc on risque de tenter notre chance», a conclu Mme Saint-Sulpice.
L’aéroport de Montréal était beaucoup plus actif dimanche, alors que plusieurs passagers avaient espoir de pouvoir s’envoler. Malgré la pluie qui s’est étirée sur une bonne partie de la journée, les agents et agentes de bord d’Air Canada manifestaient toujours à l’extérieur.

Vers 14 h, Air Canada a finalement avisé les passagers ayant des billets avec la compagnie de ne pas se présenter à l’aéroport, étant donné que plusieurs vols étaient annulés.