Conflit à Air Canada: où est le PDG Michael Rousseau?

Le conflit de travail entre Air Canada et ses agents de bord s’enlise... pendant que le grand patron, Michael Rousseau, reste introuvable!

Et pourtant, des milliers de voyageurs sont pris en otage, à l’aéroport, à l’étranger, dans le flou total. Des familles sans assistance, des touristes sans réponse, des itinéraires bouleversés. C’est un chaos logistique. Et pour l’image du Canada, c’est une gifle!

Dans une telle crise, on s’attendrait à ce que le président d’Air Canada se tienne debout. Qu’il prenne la parole, qu’il parle à ses clients et qu’il montre qu’il tient encore les commandes.

Ce qui choque également, c’est de voir les conférences de presse d’Air Canada touchant le conflit se dérouler principalement en anglais à Toronto alors que le siège social est situé à Montréal!

Silence

Plutôt que le PDG, ce sont deux vice-présidents qui ont été dépêchés en conférence de presse la semaine dernière pour éteindre un incendie national. Le grand patron n’est intervenu que brièvement, lundi, et uniquement en anglais sur le canal spécialisé BNN Bloomberg.

Et pourtant, il est grassement payé pour gérer les turbulences. En 2024, sa rémunération totale a atteint 12,5 millions de dollars. Un sommet. Mais il ne daigne même pas rassurer les Canadiens coincés dans des aéroports à Lisbonne, à Montréal ou à Cancún.

À titre de comparaison, Ed Bastian, PDG de Delta Airlines, est omniprésent aux États-Unis. On le voit sur les plateaux télé, dans les médias, toujours prêt à répondre et à expliquer. Même chose pour Robert Isom, grand patron d’American Airlines. Quant à Benjamin Smith, président d’Air France-KLM, il multiplie entrevues, balados et tribunes publiques.

Depuis le scandale sur son manque de maîtrise du français en 2021, on ne l’a plus vu répondre aux journalistes d’ici. Comme si affronter les questions était devenu une mission trop risquée.

Beaucoup de questions

En ce moment, Air Canada traverse une tempête, et pas seulement à cause du conflit de travail. Sa performance financière soulève de sérieuses questions.

Souvenez-vous: en 2019, l’action du transporteur valait près de 50$. Plus de 3500% de croissance en une décennie.

Aujourd’hui, le titre stagne autour de 18$. Une dégringolade qui illustre à quel point les investisseurs n’accordent qu’une confiance tiède au plan de vol d’Air Canada. Pendant ce temps, plusieurs compagnies aériennes comme United Airlines et Delta ont retrouvé la faveur des marchés et renoué avec leurs sommets d’avant pandémie.

Aujourd’hui, Michael Rousseau se cache. Pendant ce temps, ce sont ses employés qui doivent répondre à la colère des passagers. Ce sont les familles qui pleurent leurs vacances gâchées. Et ce sont les contribuables qui voient l’image du pays se détériorer à l’international.

Alors, on repose la question: où est le PDG d’Air Canada?