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L'article provient de 7 jours
Culture

Confidences exclusives de Maripier Morin sur ses 5 ans de sobriété

Pour connaître toute la gamme des mocktails Mox rendez-vous à moxmocktail.com.

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Michèle Lemieux

2025-07-24T10:00:00Z
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Au cœur de la tempête, Maripier Morin a eu le courage d’entrer en thérapie pour vaincre ses dépendances. Depuis, elle a vécu une véritable renaissance sur tous les plans: amoureux, familial et professionnel, une transformation rendue possible grâce à sa reprise en main. Le parcours n’a pas été exempt d’épreuves, mais l’animatrice continue de faire preuve de résilience. Et ça lui réussit.

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Alexis GR
Alexis GR

Maripier, tu nous présentes un nouveau mocktail: Mox 5. Est-il inspiré de tes cinq ans de sobriété?

Non, car chacun de nos produits est numéroté. Mais la vie est bien faite, car c’est notre cinquième produit. Pour la publicité de ce nouveau produit, nous avons travaillé avec le photographe Richard Bernardin et avec le réalisateur-vidéaste Charles Vary, qui est basé à Paris. On peut voir la publicité vidéo et en image du produit sur Instagram. C’était la première fois que je produisais une publicité. Le sujet est très personnel parce qu'on parle de ma démarche vers la sobriété. J'avais donc mon chapeau d'entrepreneur, de cliente et de fille qui raconte son histoire. C'était beaucoup en même temps, mais je suis super fière du résultat. Nous avons vécu une année extraordinaire. Nous avons senti le désir des Québécois d’acheter des produits d’ici et nous nous sommes retrouvés dans plusieurs paniers d’épicerie. Le Mox 5 est un produit qu’on nous a demandé, et il est aimé pour sa faible teneur en glucides. Il est à base de purée d’ananas sans sucre ajouté. Il ne contient que 6 g de sucre et 25 calories par canette. Avec sa pointe saline grâce au sel rose de l’Himalaya et la sauge, c’est super frais.

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Le moins qu’on puisse dire, c’est que tes affaires fonctionnent bien...

Ces cinq dernières années, j'ai appris à me faire confiance, à écouter ma voix intérieure, à prendre des décisions sans avoir besoin de l'approbation des autres. Je considère que le chemin n'est jamais fini, mais j’ai l'impression d’être à une nouvelle ère. Je suis une femme qui s'améliore, qui apprend à accueillir ses zones d'ombre, ses faiblesses, mais qui a aussi envie de se faire de plus en plus confiance et de s'affirmer. J’ai 39 ans, j’arrive bientôt à la quarantaine.

Que retiens-tu d’ailleurs de cette décennie qui se termine sous peu?

La trentaine a été tout un rodéo! À la quarantaine, j'espère atteindre un certain niveau de sérénité. En ce moment, ce qui m'émeut et me rend profondément fière, ce sont mes relations de travail précieuses et nourrissantes avec Marie-Eve Janvier et Karine Robert. Nous sommes dans une communication saine, dans l’accueil et l’amour. Et avec Mox, je travaille avec trois gars exceptionnels. Encore une fois, c’est une petite famille. Ce sont des hommes qui m’inspirent et me poussent à me dépasser.

Grâce à tes cinq ans de sobriété, j’imagine que tu te sens reconnaissante pour la vie qui est la tienne?

Je pense que si je suis là aujourd'hui, c’est parce que j'ai fait ce chemin. Je ne peux pas croire que ça fait cinq ans que je n'ai pas bu une goutte d’alcool... Depuis cinq ans, j'ai vécu le plus beau et le plus laid. C'est fou de penser qu’à aucun moment je n’ai eu envie de consommer. Je n'imagine plus ma vie avec la consommation. C’est sur cette décision que tout s’est construit. Actuellement, Jean-Philippe et moi sommes dans un rush de travail. Il tourne sur la nouvelle série Dérive et il a des spectacles avec son groupe de musique, Gustafson. Cet automne, il sera sur la scène du TNM dans la pièce de Kim Thuy et il rembarquera sur STAT. Même si c'est un peu moi qui garde le fort à la maison ces temps-ci, nous formons une bonne équipe. Nous ne sommes pas parfaits, mais nous sommes des parents présents, patients et dévoués. Je trouve qu'on se complète bien dans notre parentalité. Tout ça n’aurait pas été possible si je n'avais pas arrêté de consommer. J-P ne serait plus là. Et s’il n’était plus là, je n’aurais pas eu d’enfants. Je pensais que je n'étais pas faite pour être mère et j'avais déjà annoncé à mes parents que je n'aurais jamais d'enfant...

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Avais-tu le sentiment de ne pas être digne?

Intérieurement, je me disais que je n’avais peut-être pas de la graine de mère. Je ne voyais pas où j'allais mettre des enfants dans cet horaire effréné. Puis, avec Jean-Philippe, un désir de parentalité a rapidement fait surface, mais je ne pensais pas être happée aussi fort par la maternité. Ç'a été la grande surprise pour moi. C'est difficile d'exprimer à quel point je me réalise, je m'accomplis à travers mon rôle de mère et à quel point ça me rend fière! C'est difficile, par moments. C’est parfois confrontant, mais ce n'est jamais aussi difficile que c'est beau. Au début du mois de juillet, mon fils avait une otite perforée, il perçait des dents et il avait le virus infantile pied-main-bouche. Ma fille l’a ensuite attrapée. J-P était dans un rush de tournage. J’étais morte de fatigue! Au même moment, ça faisait un an que mon frère Raphaël était décédé. Comme Margot était malade, elle est restée avec moi à la maison. Mon enfant n'avait pas besoin de voir sa mère pleurer. À trois ans, Margot est une vieille âme. Je pense qu’elle a vécu des grands bouleversements avec moi parce qu'elle était déjà dans mon corps quand j’ai traversé des moments difficiles. Dès son arrivée, j’ai compris que c'est une enfant magique.

Est-ce qu'elle t'a réconciliée avec la vie, à certains égards?

Oui, et avec plein de choses. Margot, c'est une enfant qui ancre. Henri, c'est un enfant qui fait de la lumière. Alors, j'ai une ancre et un phare. Les deux m'apprennent des choses et me nourrissent différemment. Henri, c'est mon réconfort. Il est très colleux.

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L’arrivée de Margot t’a-t-elle permis de réaliser que tu es une bonne mère?

Oui, mais je ne suis pas une mère parfaite. Je pense que la mère parfaite n’existe pas, mais je suis la mère parfaite pour mes enfants. Je pense qu'on arrive à élever nos enfants dans un cadre extrêmement sain et doux où le dialogue est présent, où l'écoute est présente. De toute façon, on sait que nos enfants vont finir en thérapie... (rires) J’ai fait la paix avec ça.

De toute manière, ce sont les faiblesses de nos parents qui nous incitent à les dépasser...

Ou à s’en inspirer. Quand j'ai arrêté de consommer, mon père m'a suivie. Ça fait quatre ans qu'il a arrêté de consommer. C'est l’une des plus belles preuves d'amour que j'ai eues dans ma vie. Quant à mon chum, ça fait cinq ans qu'il a arrêté de consommer lui aussi. Au début, c'était pour m'accompagner, mais rapidement, il a fait à son tour un cheminement sur la consommation: «Mais pourquoi on consomme tout le temps?» Tandis que moi, je me disais: «Mais pourquoi, quand je consomme, je scrappe ma vie?»

Photo : Patrick Seguin / TVA Publications
Photo : Patrick Seguin / TVA Publications

Ton amoureux t’a accompagnée à travers toutes les tempêtes?

Oui, mais mes parents et mes amis proches aussi. J'ai une garde rapprochée qui est tissée très serrée. L’émission de rénovation qu'on tourne actuellement sur la transformation de notre maison en une résidence bigénérationnelle part de l'importance du noyau, des valeurs familiales, de l’entourage qu'on s’est construit et qui nous tient, parfois à bout de bras. C’est notre plus grande richesse.

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Maripier, un an après le suicide de ton frère, arrives-tu à accepter sa décision?

Non, mais je crois qu'avec les années, du moins j'espère, je pense retrouver un peu d'apaisement. J'ai surtout envie qu'on parle de prévention du suicide. C'est la seule façon que j'ai de donner un sens au drame que ma famille a vécu. Je compte m'impliquer, trouver une façon de parler des enjeux de santé mentale, de la corrélation entre la dépendance et le suicide, entre la dépression et le suicide. Il faut arrêter de stigmatiser et de maintenir des tabous autour de cette maladie qui est insidieuse et extrêmement dangereuse. Quand on souffre de dépendance, on est considéré comme des déchets de la société...

Qu’est-ce qui te permet de retrouver une certaine sérénité au quotidien?

Mes enfants. Le travail aussi. L’automne dernier, j’aurais peut-être dû prendre un moment pour me déposer et vivre mon chagrin, mais la vie a fait en sorte que ce n'est pas ça qui est arrivé. Parfois, j’allais travailler avec les yeux gros comme des balles de golf, mais j'avais devant moi une fille qui connaissait le deuil d'un frère. J'avais une équipe bienveillante et à l'écoute. Même si c'était demandant de retourner aussi vite au travail après un accouchement difficile et un deuil, ç’a été un refuge pour moi. Et la présence de mes enfants m’a aidée. Le jour même de sa mort, j’aurais voulu me coucher par terre et crier, mais il fallait que je m’occupe de mes enfants. Margot et Henri sont une grande source de bonheur et de réconfort. C’est profondément paradoxal, mais malgré le drame, la vie continue...

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