Confiance minée à l’égard du CF Montréal: un expert en marketing sportif déplore l’accumulation de mauvaises décisions


Stéphane Cadorette
La décision d’embaucher Sandro Grande s’ajoute à une pile de choix controversés du CF Montréal au cours des dernières années et le lien de confiance envers l’organisation s’effrite, estime Frank Pons, directeur de l’Observatoire international en management du sport.
• À lire aussi: Gabriel Gervais prend l’entière responsabilité concernant l’embauche de Sandro Grande avec le CF Montréal
• À lire aussi: Propos controversés sur les souverainistes: déjà fini pour Sandro Grande avec le CF Montréal
• À lire aussi: Sandro Grande, un nom synonyme de controverse
Qu’il s’agisse du cas Grande, du changement de logo et de nom, des prises de bec avec les ultras ou d’autres événements qui ont fait couler de l’encre, le CF Montréal se retrouve souvent dans l’embarras.
M. Pons, qui s’intéresse notamment au marketing sportif et aux problématiques reliées à la marque, est d’avis que l’usure peut finir par faire mal.
« C’est surtout le nombre de mauvaises décisions qui mine petit à petit la confiance envers l’organisation. Ce n’est pas cette décision plus qu’une autre qui va perdurer dans le temps. C’est l’accumulation de décisions mal comprises qui font en sorte que les gens se questionnent sur la manière dont cette organisation fonctionne », a-t-il expliqué en entretien avec Le Journal.
- Écoutez la chronique d'Elsie Lefebvre au micro de Richard Martineau, disponible en balado sur QUB radio :
Manque de considération
Pour M. Pons, il est difficile de concevoir qu’une organisation professionnelle implantée depuis si longtemps ait pu manquer de flair à ce point dans l’embauche de Sandro Grande, après ses propos controversés, même si ceux-ci datent de 2012.
« Toute équipe sportive qui s’implique dans la société autour d’elle, que ce soit au Québec ou ailleurs, doit prendre en considération les aspects politiques locaux et nationaux qui ont un impact sur sa clientèle. La décision a été de ne pas donner beaucoup de poids à ça et c’est une mauvaise décision », a-t-il tranché.
Comme Logan Mailloux
Aux yeux du professeur titulaire au département de marketing de l’Université Laval, ce cas n’est pas sans rappeler un récent dossier épineux avec le Canadien.
« Le sujet est différent, mais ça rappelle quand le Canadien a repêché Logan Mailloux. C’est un choix qui jette de l’huile sur le feu. Dans les deux cas, les organisations ont décidé que le critère sportif était plus important pour eux », a-t-il mentionné.
« Est-ce qu’on avait vraiment besoin de lui [Sandro Grande] comme entraîneur ? Il est certainement très qualifié. L’organisation a jugé que ça passerait aux yeux du public, mais je ne suis pas sûr que le risque en valait la chandelle. »
Une tache temporaire
Tout cela étant dit, Frank Pons croit que la grogne actuelle, comme c’est toujours le cas dans le sport, ne sera pas éternelle.
« L’image ne sera pas négative à tout jamais parce que pour toute équipe, même en cas de scandale, le sport fait foi de tout quand ça reprend. Est-ce qu’on va continuer de parler de ces mauvaises décisions ? Seulement si l’équipe connaît de mauvais résultats sportifs. »