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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Investissement Québec: condamnée à la médiocrité si les bonis sont abandonnés

Le bras financier de l’État québécois n’aurait alors que des employés incompétents

Le PDG d’Investissement Québec, Guy LeBlanc, a comparu hier en commission parlementaire à Québec.
Le PDG d’Investissement Québec, Guy LeBlanc, a comparu hier en commission parlementaire à Québec. Capture d’écran tirée du site internet de l’Assemblée nationale
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Photo portrait de Sylvain  Larocque

Sylvain Larocque

2022-05-05T04:00:00Z
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Investissement Québec (IQ) se retrouverait avec des employés dont personne ne veut si elle ne pouvait pas verser de bonis, a prétendu hier le PDG de la société d’État, Guy LeBlanc.

• À lire aussi - Sociétés d’État: Legault souhaite «éventuellement» éliminer les primes

Quelques heures après que le premier ministre François Legault eut évoqué la fin des primes de rendement « dans certains cas de sociétés d’État », dont Loto-Québec et la SAQ, M. Leblanc a tenu à afficher son attachement à cette forme de rémunération variable.

«S’il n’y avait pas de bonis chez Investissement Québec, en matière d’attraction et de rétention de talents, on aurait strictement les gens du milieu financier qui ne se sont pas trouvé de travail», a-t-il lancé en commission parlementaire.

«Le secteur [de la] finance, c’est un milieu qui est rémunéré en fonction de la performance et ce sont des gens qui sont “drivés” [motivés] par les résultats, alors tu préfères donner une rémunération de base qui est un peu plus basse [...] et d’ajuster en fonction des résultats», a-t-il précisé.

Présent à ses côtés, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a lui aussi estimé que l’idée lancée par M. Legault ne pouvait pas s’appliquer à IQ.

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«Quand on veut avoir des dirigeants qui viennent du marché privé [...], je pense que c’est clair qu’il faut avoir une rémunération qui est propre au marché», a-t-il déclaré.

«Par exemple, IQ [...] compétitionne contre un paquet de juridictions pour aller chercher des clients à l’étranger», a-t-il illustré.

En 2020-2021, IQ a versé 8,7 millions $ en bonis à ses salariés, soit 141 % de plus que l’année précédente. Les chiffres pour l’exercice 2021-2022, qui s’est terminé le 31 mars, ne seront connus que le mois prochain.

Rémunération en hausse

Guy LeBlanc a toutefois révélé hier que la rémunération totale des huit dirigeants les mieux payés d’IQ avait atteint près de 4,5 millions $ en 2021-2022. En 2020-2021, sept hauts dirigeants s’étaient partagé un peu plus de 3,6 millions $.

La rémunération moyenne de chacun des grands patrons d’Investissement Québec a atteint 559 000 $ en 2021-2022, en hausse de 8,3 % par rapport à celle de l’année précédente.

M. LeBlanc a gagné 650 000 $ en 2021-2022, soit 5,7 % de plus que les 615 000 $ qu’il a touchés un an plus tôt.

Lithium

Le dirigeant a par ailleurs assuré qu’il aurait «souhaité» qu’une entreprise québécoise se porte acquéreuse de la mine de lithium de La Corne, en Abitibi. Ce sont l’australienne Sayona et l’américaine Piedmont qui ont remporté les enchères.

Québec cherchait notamment un repreneur ayant «un plan d’affaires solide, ambitieux, mais réaliste», ainsi qu’une «équipe de direction compétente, expérimentée et impliquée financièrement», a détaillé Guy LeBlanc.

«Les soumissionnaires québécois ne répondaient pas à plusieurs de ces critères», a-t-il soutenu. Parmi ceux qui s’étaient manifestés publiquement, on comptait SRG Mining de Benoit La Salle et Central America Nickel de Pierre Gauthier.

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