Condamné pour agression sexuelle: un courtier déchu déjà libre après 5 mois
Francis Vallée, un ex-courtier immobilier, a réussi à convaincre la Commission québécoise des libérations conditionnelles qu'il avait changé en mieux

Michael Nguyen
Un courtier immobilier déchu qui avait été condamné à 15 mois de prison pour avoir agressé sexuellement une femme rencontrée en ligne n’aura finalement purgé que le tiers de sa peine, après avoir réussi à convaincre qu’il était un homme changé.
«Vous dites avoir tout remis en question et apporté plusieurs changements à votre mode de vie et à votre façon de penser, notamment à l’égard des femmes», explique la Commission québécoise des libérations conditionnelles.
Juste après, elle permettait à Francis Vallée de quitter les murs de la prison, afin de poursuivre sa réhabilitation à la suite d’une agression sexuelle commise en 2011.
«Durant la soirée, la victime est soudainement devenue inconsciente, et ce, après avoir bu un verre d’alcool, indique la commission. La victime n’a que des souvenirs par bribes des événements qui se sont déroulés ce soir-là.»
Lorsque la femme s’était réveillée, Vallée avait quitté les lieux, laissant un mot disant qu’il avait «apprécié» sa soirée.
#MoiAussi
La victime, de son côté, a eu des douleurs pendant plusieurs jours. Elle n’avait toutefois rien dit jusqu’en 2020, quand le mouvement #MoiAussi l’avait incitée à porter plainte.
Vallée avait tout nié, disant que la relation avait été «consciente et consentante», mais il n’avait pas convaincu la justice, qui l’avait condamné en avril 2022 à 15 mois de prison. L’agresseur avait porté sa cause en appel, et c’est seulement après avoir été débouté, en janvier dernier, qu’il a commencé à purger sa peine.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Entre-temps, 12 autres femmes avaient porté plainte contre lui à l'Organisme d'autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ). Le comité de discipline en a retenu 11.
«Depuis, vous avez perdu votre droit de pratique», a rappelé la Commission à Vallée.
Changements
La médiatisation de son dossier ainsi que son incarcération semblent toutefois avoir eu un certain effet sur le courtier déchu, qui comprend mieux devoir respecter les limites des autres.
«Vous avez entrepris des démarches thérapeutiques [...], vous avez travaillé sur votre personnalité, vos distorsions cognitives et vos facteurs de risque», poursuit la Commission.
Avec sa conjointe [rencontrée dans le cadre de son travail] et sa famille qui le soutient, les commissaires ont ainsi conclu que Vallée ne représentait pas de risque advenant sa libération conditionnelle, d’autant plus qu’une sortie préparatoire dans les dernières semaines s’était bien passée.
Malgré ces signes positifs, il devra toutefois respecter certaines conditions, dont de ne pas consommer de drogue et de poursuivre ses thérapies en lien avec sa délinquance sexuelle.