Condamné pour agression sexuelle, le réalisateur Nicolas Bedos révèle avoir été lui-même déjà victime d’un viol


Maxime Demers
Après avoir été condamné l’automne passé à un an de prison, dont six mois avec sursis, pour des agressions sexuelles sur deux femmes, l’acteur et réalisateur français Nicolas Bedos révèle avoir été lui-même déjà victime d’un viol dans le passé.
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Dans un nouveau livre intitulé La soif de honte, le fils de l’humoriste Guy Bedos lève le voile sur cet épisode douloureux de sa vie qu’il gardait secret depuis longtemps et qu’il qualifie aujourd’hui de viol.
«J’avais conscience d’avoir été agressé sexuellement et des répercussions que ça avait eues sur ma psyché, mais je ne savais pas que ça s’appelait un viol», a confié Nicolas Bedos dans une entrevue accordée au magazine Le Point.
«Si j’en parle dans le livre, c’est que cette période très glauque de ma vie, les humiliations que j’ai subies, s’inscrivent dans cette fameuse soif de honte».
«Une part de responsabilité»
Bedos, qui n’hésite pas à se traiter lui-même de «connard» dans son livre, explique ne pas avoir porté plainte à l’époque de l’agression parce qu’il estime avoir «une part de responsabilité». Sans la nommer, il ajoute que la personne qui l’a agressé était «très admirée à l’époque» et «a vu sa vie sombrer de manière assez tragique par la suite».
«À tort ou à raison, j’estime qu’il a payé», a souligné Bedos.
Le réalisateur des films Mascarade et La belle époque indique qu’il n’a pas fait cette révélation pour se poser en victime après avoir été accusé d’agression sexuelle sur deux femmes l’an passé.
«Il n’y a pas de résilience sans récit, et pas de récit sans douleur, justifie-t-il. Mais je suis très clair, je ne m’en sers pas comme d’un bouclier. Je ne dis pas: “J’ai souffert, donc je suis excusé”. Je dis: “J’ai souffert, donc je comprends un peu mieux certaines de mes failles”».