Condamné à plus de 8 ans de prison pour avoir décapité sa femme

Agence France-Presse
Un Iranien a été condamné à plus de huit ans de prison après avoir décapité son épouse et exhibé sa tête en public en 2022, provoquant une onde de choc dans le pays, a annoncé mercredi l'autorité judiciaire.
Soupçonnée d'adultère, Mona Heidari, 17 ans, a été assassinée en février 2022 par son mari et son beau-frère à Ahvaz, capitale de la province du Khouzestan, dans le sud-ouest du pays.
La vidéo de l'époux paradant dans la rue, sourire aux lèvres, avec la tête de sa victime a suscité choc et indignation en Iran.
Heartbreaking. Today in Iran; This man is holding his 17 yr old wife’s head after beheading her. She had fled to Turkey to be safe but was forced back.
— Masih Alinejad 🏳️ (@AlinejadMasih) February 5, 2022
In Iran, a father who beheaded his 14 yr old daughter got 8 yr prison but a woman who removed her hijab got 24 years.#LetUsTalk pic.twitter.com/oPy5gIY2Gn
Mercredi, le porte-parole du pouvoir judiciaire, Massoud Setayechi, a annoncé à la presse que les parents de la victime «avaient pardonné au tueur Sajjad Heidarnava».
«Pour ce qui est de l'aspect général du crime, l'homme a été condamné à sept ans et demi de prison pour être responsable du meurtre délibéré d'une femme musulmane, et à huit mois pour voies de fait», a précisé le responsable.
«L'accusé n'a pas le droit de contester le verdict et la décision est définitive», a ajouté M. Setayechi.
#MonaHeydari, a victim of honor killings and forced child marriages
— Women's Committee NCRI (@womenncri) February 7, 2022
Read sad fate of another victim of honor killings in Iran, rooted in misogyny/patriarchal culture institutionalized in Iranian regime's laws and society. https://t.co/VGH8z8VhvQ
«Le deuxième accusé dans l'affaire, Heidar Heidarnava, a été condamné à 45 mois de prison pour complicité d'homicide volontaire», a indiqué le porte-parole.
À l'époque, les médias locaux avaient rapporté que la victime avait seulement 12 ans lors de son mariage et qu'elle était mère d'un fils de 3 ans lors de sa mort.
Après le drame, plusieurs défenseurs des droits de la personne ont exhorté les autorités à réformer la loi sur la protection des femmes contre la violence conjugale et à augmenter l'âge minimum du mariage pour les filles, fixé actuellement à 13 ans.
L'Iran a été secoué par des manifestations qui ont éclaté après la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, après son arrestation pour une infraction présumée au code vestimentaire des femmes du pays.