Condamné à 28 mois d’incarcération: il aurait dû respecter le «non» de sa conjointe
Un homme de Québec trop insistant a appris à ses dépens qu'on ne peut pas forcer une relation sexuelle sur son partenaire intime


Michael Nguyen
Un résident de Québec qui avait forcé une relation sexuelle sur sa conjointe «comme si c’était juste normal» a appris à la dure que ça ne l’était pas, puisqu’un juge l’a condamné à plus de deux ans de pénitencier en rappelant que ce genre de geste doit être sévèrement puni.
«De tels comportements ne sont pas acceptés dans notre société. Il a imposé son contrôle afin de combler ses désirs sexuels du moment sans respect de la volonté et de la dignité de la victime», a déploré le juge Sébastien Proulx dans les derniers jours au palais de justice de Montmagny.
Peu après, il imposait une peine d’incarcération ferme contre l’accusé de 39 ans, que l’on ne peut nommer afin de protéger l’identité de la victime.
Cette affaire, qui rappelle que le consentement doit être obtenu pour toute relation sexuelle, est survenue en 2021 quand l’accusé avait rejoint sa conjointe dans leur chambre, afin d’avoir une relation sexuelle.
«Non, ça ne me tente pas», avait dit la femme.
«Juste normal»
Plutôt que de la laisser tranquille, l’homme avait insisté, faisant fi d’autres «non», jusqu’à ce qu’il puisse assouvir ses pulsions.
«Pour lui, je crois que c’était juste normal que je me laisse faire», avait expliqué la victime.
Quelques jours plus tard, il avait tenté de refaire la même chose, mais sa conjointe ne voyait pas les choses de cette façon. Mais malgré ses refus, l’homme faisait comme s’il n’entendait rien.
«C’est quoi [...] cinq minutes pour me faire plaisir?» a alors lancé l’homme, pendant que la femme le repoussait.
Rapport de force
La femme avait fini par le quitter, même si cela lui avait valu de devoir aller vivre dans une maison d’hébergement. Elle avait ensuite porté plainte à la police. Accusé au criminel, le trentenaire avait finalement été déclaré coupable d’agression sexuelle.
Il espérait toutefois s’en sortir sans casier criminel, sous prétexte qu’il n’avait pas d’antécédent criminel, que la prison l’éloignerait de ses enfants, et qu’il risquerait, une fois libre, d'avoir des difficultés à se trouver du travail. Un rapport d’expert était favorable à son endroit, avait-il ajouté.
«Les agressions se sont produites lors de rapports de forces inégalitaires et elles étaient composées de violences extrinsèques supplémentaires par la coercition et des paroles irrespectueuses et inacceptables», a toutefois rappelé le juge en concluant que l’incarcération était de mise.
Ainsi, l’accusé a finalement écopé de 28 mois de détention, durant laquelle il ne pourra pas communiquer avec sa conjointe. Il sera ensuite inscrit au registre des délinquants sexuels pour une période de 20 ans.