Concours de créativité lexicale: connaissez-vous les nouveaux mots «plaisard», «balentin» et «soiedenter»?


Guillaume Picard
Les néologismes «plaisard(e)», «balentin(e)» et «soiedenter» sont les nouveaux mots gagnants de la 5e édition du Concours de créativité lexicale organisé par l’Office québécois de la langue française (OQLF).
L’animateur et producteur Pierre-Yves Lord, qui est ambassadeur de cette initiative, a visité les élèves s’étant le plus démarqués auprès du jury pour leur annoncer la bonne nouvelle.
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Plaisard
Alec, Alix et Philip, des élèves de 2e secondaire de l’école Jésus-Marie de Beauceville, en Chaudière-Appalaches, ont proposé «plaisard(e)» pour nommer en français une personne, désignée en anglais par «people pleaser», dont les actions sont motivées par une volonté de plaire aux autres, d’avoir leur approbation, souvent au détriment de ses propres besoins, sentiments ou intérêts, a-t-on expliqué.
Balentin
Le deuxième néologisme retenu est «balentin(e)». Il a été suggéré dans la catégorie Concept au choix par des élèves de 3e secondaire de l’Externat Sacré-Cœur de Rosemère, dans les Laurentides. Selon Ariane, Éva, Gabriella, Mélodie et Rim, il sert à désigner une personne qui en accompagne une autre à un bal, notamment à un bal des finissants.
Soiedenter
Enfin, le troisième nouveau mot est «soiedenter», qui a été proposé dans la catégorie Concept au choix par Kezya, Maryanne et Monica Rosa, des élèves de 3e secondaire de la polyvalente Benoît-Vachon de Sainte-Marie, en Chaudière-Appalaches. Il désigne l’action de nettoyer les interstices des dents au moyen de soie dentaire.
Amoureux de la langue française
Pierre-Yves Lord est amoureux de la langue française depuis le début de sa carrière.
«Ce mandat, je le fais comme père de famille. J’ai envie de me dire: Qu’est-ce que je fais pour être un allié de ce désir qu’on a de transmettre notre amour de la langue à la prochaine génération», a dit PY en entrevue avec l’Agence QMI.

«Je m’associe au Concours de créativité lexicale pour mes enfants au sens large, pas que je prétends être père de la nation [rires]. Comme père, j’ai à cœur que mes enfants parlent bien le français et que, surtout, ils se disent que la langue est vivante et qu’ils peuvent eux aussi contribuer à la faire grandir», a-t-il ajouté, soulignant que les néologismes évoluent avec la technologie et, à plus forte raison, avec l’intelligence artificielle et ses outils, comme l’agent conversationnel ChatGPT.
«On ne fait pas une campagne contre les méchants Anglais. On n’est pas en opposition avec l’anglais. C’est plus l’idée de célébrer le français dans un cadre festif et de saluer l’initiative éducative. Ça peut être une méchante belle tape dans le dos de voir que ta créativité et l’imagination sont saluées en classe. C’est un bel outil pour les professeurs.»
Institué en 2019, le Concours de créativité lexicale a généré des mots comme «clicophobie», «conséconscient», «instavidéaste» et «saute-soucis». Le concours sera de retour pour une sixième mouture. Tous les néologismes se trouvent dans la Vitrine linguistique de l’OQLF.
Cette année, plus de 3100 jeunes de 12 à 17 ans et leurs enseignants ont soumis des néologismes entre le 6 novembre et le 1er mars dernier. Trois prix d’une valeur totale de 5100$ ont été attribués à ceux qui sont parvenus à désigner une réalité qui n’est pas nommée en français.