Concessions du Canada à Donald Trump: «Tout ça semble n’avoir absolument rien donné»
TVA Nouvelles
Les concessions faites par le Canada au profit des États-Unis au cours des derniers mois pour apaiser les tensions tarifaires de Donald Trump semblent n’avoir «absolument rien donné», déplore l’ancienne déléguée du Québec à New York, Catherine Loubier.
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Que ce soit en investissant plus d’un milliard de dollars à la frontière pour contrer le fentanyl, en rehaussant les dépenses militaires ou en retirant la taxe sur les services numériques, le gouvernement fédéral a fait des concessions aux États-Unis dans l’espoir que la menace de tarifs douaniers américains s’estompe.
Cependant, le président américain Donald Trump continue d’annoncer de nouveaux droits de douane, les derniers en date étant ceux sur le cuivre ainsi qu’une nouvelle menace de tarifs douaniers de 35% sur tous les produits exempts de l’accord de libre-échange avec le Canada dès le 1er août.
Le premier ministre Mark Carney a d’ailleurs lui-même avoué, mardi matin, que la perspective d’une entente commerciale sans tarifs était de moins en moins probable.
En entrevue à LCN, l’ancienne déléguée du Québec à New York déplore l’absence de résultats concrets engendrés par les concessions coûteuses mises en place par Ottawa ces derniers mois.
«Tout ça semble n’avoir absolument rien donné», déplore Mme Loubier. «M. Trump emmagasine des revenus tellement importants qui représentent jusqu’à 100 milliards de dollars en tarifs de toutes sortes. Il montre à ses électeurs qu’il fait ce qu’il a dit qu’il allait faire pendant l’élection.»
«Malheureusement, il va le faire jusqu’aux élections de mi-mandat de 2026», ajoute-t-elle. «Il va garder cette pression-là. Ça va être très difficile pour le Canada et les autres pays d’avoir des réflexes de négociation normaux. Seulement les pressions internes aux États-Unis sur M. Trump, qui peuvent être provoquées par les contre-tarifs, vont faire bouger M. Trump d’ici la mi-mandat.»
Même si un accord de libre-échange couvre en partie le commerce entre les deux pays, le président américain semble vouloir renégocier la grande majorité de ce qu’il contient.
«M. Carney a dit tout à l’heure qu’on continue avec le libre-échange, parce que l’ACÉUM doit être renégocié en 2026», mentionne-t-elle. «Il dit qu’on a des problèmes avec l’automobile, le secteur laitier probablement, le secteur manufacturier, l’agriculture...»
«Donc, on a des problèmes avec un peu toutes les catégories de produits qui sont protégés dans l’accord de libre-échange», renchérit-elle. «Ça ne pourrait pas être pire.»
Mme Loubier s’inquiète de ce que le premier ministre pourrait une nouvelle fois faire des concessions sans obtenir de réels résultats.
«Dans la fameuse lettre, on parle des fameux produits laitiers de la gestion de l’offre», dit-elle. «Est-ce que M. Carney va proposer de changer les quotas sur l’entrée des produits américains au Canada pour satisfaire M. Trump? Ça donne quoi? Il continue d’imposer des tarifs “surprise” et très importants au Canada.»
«Il faut, je pense, que le gouvernement canadien parvienne à parler à l’industrie et aux parties prenantes au Canada, ceux qui sont impactés, pour s’y prendre de façon chirurgicale et faire mal aux Américains de manière qu’à l’intérieur des États-Unis, les industries puissent appeler la Maison-Blanche pour [protester]», continue-t-elle.
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