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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Compter sur ses voisins bien plus que sur Québec

Photo ADOBE STOCK
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Émilise Lessard-Therrien

2025-07-16T04:00:00Z
2025-07-16T04:10:00Z
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«Allô! Es-tu à la maison? Je passerais emprunter ta génératrice!» 

Un petit texto envoyé à mon voisin à la sortie de l’épicerie. J’ai besoin d’une génératrice le temps d’une journée. Je n’ai pas encore l’âge d’avoir ce genre d’équipement pratique qui traîne dans mon garage. Arrivée dans le rang, je passe tout droit, direction chez ledit voisin. Personne. Zut! Un coup d’œil sur mon téléphone. «C’est livré chez toi!! Bon week-end!» En sortant de sa cour, je le vois quitter la mienne. On s’apostrophe en chemin d’un grand sourire.

Une heure après, le gars qui m’a vendu une petite roulotte au début de l’été se pointe à la maison. J’avais des soucis de branchement électrique. On regarde ça ensemble. L’électricité de l’étable où elle était branchée nous a fait défaut. La batterie flambant neuve qu’on venait d’installer s’est déchargée au bout de 72h. «En as-tu une autre?» qu’il me dit. Négatif. «Je vais aller t’en chercher une, m’a te la prêter le temps qu’on recharge ta batterie.» Toute son heure de dîner est passée dans ce deuxième aller-retour du rang à la ville. Une batterie prêtée avec un chargeur en prime.

Cette générosité-là m’a frappée de plein fouet.

Quand l’État ne prend plus soin de nous

Un demi-milliard de coupes en éducation. Le budget de la santé complètement charcuté. Notre tissu social est en train de s’effilocher comme un vieux linge à vaisselle.

Même dans la chaleur de l’été et l’odeur de la crème solaire, on n’oublie pas que l’État est en train de nous choker et que l’automne et les mois qui vont suivre vont être rough en saint-crème.

Alors qu’est-ce qu’il nous reste?

Il reste nous.

Un «nous» qu’on peut définir dans une échelle qui a du sens et dont il faut prendre soin.

Une famille, un voisinage, un village, des garages équipés.

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