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L'article provient de Le Journal de Montréal
Éducation

Compressions «historiques» de 151 millions $ dans les cégeps

La fédération qui les représente tire la sonnette d’alarme

Photo Adobe Stock
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Photo portrait de Daphnée  Dion-Viens

Daphnée Dion-Viens

2025-05-12T17:42:17Z
2025-05-13T14:32:39Z
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Québec impose des coupes «historiques» de 151 millions $ dans le réseau collégial l’an prochain. Il s’agit des compressions les plus importantes jamais imposées aux cégeps, selon la fédération qui les représente.

Des services aux étudiants pourraient devoir subir une cure minceur dès la rentrée, prévient sa présidente, Marie Montpetit, qui parle d’une décision gouvernementale «profondément inquiétante».

«Ça vient compromettre toutes sortes de services qui ont été mis en place au cours des dernières années», affirme-t-elle, comme des services psychosociaux, des services d’accompagnement pédagogique et des services de soutien en laboratoire.

«Les conséquences vont être immédiates et vont toucher directement les étudiants», prévient Mme Montpetit, qui parle de «choix déchirants».

Du jamais-vu

«Pour bien saisir l’ampleur du choc», la fédération précise qu’entre 2011 et 2016, le réseau collégial avait dû éponger des compressions de 154 millions $ sur cinq ans. Québec impose maintenant une coupe comparable, mais uniquement pour l’année 2025-2026, dans un contexte où le nombre d’étudiants ne cesse d’augmenter.

La hausse annoncée de 0,3% des budgets de fonctionnement est «nettement inférieure» à la croissance des coûts, qui varie plutôt de 2% à 4%, estime la Fédération des cégeps, qui prévoit une surcharge de travail «sans précédent» pour le personnel.

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Au cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascal Déry, on souligne qu’un «rattrapage important» a été fait au cours des dernières années, puisque les budgets de fonctionnement ont augmenté de 50% dans le réseau collégial depuis 2018.

«Dans le contexte actuel [...], on doit tous faire un effort. On est conscient que la croissance plus faible des subventions cette année pose des défis, mais les établissements ont la marge de manœuvre pour s’adapter et revoir leurs façons de faire», a-t-on indiqué dans une déclaration écrite.

La seule marge de manœuvre dont disposent les cégeps est celle de «couper dans les budgets», rétorque Mme Montpetit.

«Il n’y a pas de gras à couper dans un réseau qui est en croissance fulgurante», affirme-t-elle.

Démission de la ministre réclamée

Ces compressions, d’abord rapportées par La Presse lundi, ont été dénoncées de toutes parts, notamment par la Confédération des syndicats nationaux (CSN) qui va jusqu’à réclamer la démission de la ministre Déry.

«L’ampleur significative des compressions qui sont imposées au réseau collégial ces jours-ci est la goutte qui fait déborder le vase. Il est temps que Mme Déry cède sa place», martèle Caroline Senneville, présidente de la CSN, qui rappelle que la ministre s’est récemment permis d’intervenir dans des contenus enseignés en classe.

Ces compressions sans précédent s’ajoutent à la fin prématurée des bourses Perspectives Québec, à des coupes en recherche, à l’annulation d’une enquête sur les violences sexuelles, à un gel d’embauche et au sous-financement des infrastructures collégiales, a souligné pour sa part la Fédération étudiante collégiale du Québec, qui y voit une «décision irresponsable».

La Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université réclame aussi la démission de la ministre Déry, dénonçant son «leadership discrédité et déconnecté» qui a aussi contribuer à affaiblir le réseau universitaire. «Il est temps que Pascale Déry cède sa place à une personne capable d’incarner une ambition claire pour l’avenir de notre réseau», peut-on lire dans un communiqué publié mardi.

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