Compressions en éducation: «dégoûté», un élève de 15 ans lance un cri du coeur


Alice Fournier
«Ça me dégoûte de voir avec quelle considération vous traitez ces gens, ceux qui vont former les citoyens québécois de demain, vos futurs électeurs, bon sang!».
Dans un long message publié sur Facebook, Vincent Girard-Lortie, 15 ans, lance un cri du coeur contre les compressions imposées par le gouvernement de François Legault au monde de l’éducation.
«Je suis outré du mépris du gouvernement de la CAQ, de [Bernard] Drainville, puis de tout ce beau monde-là vis-à-vis des enseignants et des élèves», dénonce l’adolescent en entrevue à 24 heures.
Vincent souhaite, sans grand espoir, faire reculer le gouvernement qui souhaite imposer des restrictions budgétaires d’au moins 570 millions $ en éducation pour l’année 2025-2026.
«Je suis quand même lucide», lâche l’élève qui vient tout juste de terminer sa quatrième secondaire à l’école Samuel de Champlain à Québec.
Avec sa lettre, il souhaite aussi convaincre d’autres jeunes à prendre la parole, comme il le fait.
«Je voudrais que les élèves luttent contre ces coupes, explique-t-il. Je suis pas mal le seul que ça indigne.»
Des ressources menacées
Son combat, Vincent Girard-Lortie le mène d’abord pour les autres.
«Dans mon école, il y a des élèves qui ont besoin des ressources que vous allez couper. Dans mon école, il y a des élèves qui ont besoin des TES, des OAT, des orthopédagogues, et bien d’autres services qui se verront supprimés en raison de vos mesures», écrit-il dans sa lettre.
«Vous traitez le système scolaire comme une entreprise privée, alors que c’est un pilier de notre société», déplore l’adolescent qui a également créé une association étudiante à son école secondaire.
Un message qui porte
David Bessette, un enseignant au primaire de Sherbrooke, se réjouit de voir un jeune comme Vincent Girard-Lortie prendre la parole.
«Voir que des élèves commencent à réagir, ça montre que l’ensemble du réseau scolaire intervient», souligne-t-il.