Compressions en éducation: le manque à gagner risque d’être moins élevé que le milliard de dollars d’abord anticipé par le réseau scolaire
L’effort budgétaire imposé en éducation reste toutefois supérieur à 570 M$, selon la Fédération des centres de services scolaires


Daphnée Dion-Viens
Des «clarifications» obtenues récemment par le réseau scolaire permettent de réviser à la baisse les estimations des restrictions budgétaires imposées en éducation, qui pourraient être moins élevées que le milliard de dollars d’abord anticipé, selon la Fédération des centres de services scolaires du Québec (FCSSQ).
Le manque à gagner sera toutefois «supérieur» aux 570 M$ avancés par Québec, un chiffre qui tient compte du manque à gagner de 510 M$ dans les écoles publiques et de 56 M$ dans les écoles privées, indique la fédération.
Or, même si les estimations sont revues à la baisse, «le constat reste le même», affirme Dominique Robert, président de la FCSSQ: il sera «impossible» de réaliser cet effort budgétaire «sans toucher aux services aux élèves».
«Ça reste des compressions majeures, avec des impacts majeurs», a-t-il réitéré lors d’une entrevue accordée au Le Journal vendredi, en fin de journée.
Moins d’un milliard de dollars
Comme le rapportait Le Journal lundi, Dominique Robert a confirmé qu’un «portrait préliminaire» obtenu auprès de tous les centres de services scolaires en milieu de semaine avait d’abord permis de chiffrer le manque à gagner pour l’année 2025-2026 à environ 1 G$.
Or, à la suite de nombreuses discussions avec le ministère de l’Éducation, des «éléments de clarification» ont été apportés concernant la mesure «d’optimisation des effectifs» nouvellement introduite par Québec pour limiter la croissance du nombre d’employés dans le réseau scolaire.
Ces informations supplémentaires permettront aux centres de services scolaires de revoir leurs calculs, qui varieront d’une organisation à l’autre, explique M. Robert.
Au centre de services scolaire des Hauts-Cantons, en Estrie, le manque à gagner, d’abord évalué à 7,2 M$, passera finalement à 4 M$ grâce à cette «révision», a affirmé son directeur général, Martial Gaudreau, lors d’une entrevue donnée à LCN vendredi après-midi.
Au centre de services scolaire de la Côte-du-Sud, en Chaudière-Appalaches, il était toutefois loin d’être garanti que le manque à gagner de 10 M$ serait revu à la baisse, a indiqué au Journal sa directrice générale, Rachel Bégin, en après-midi, vendredi. «C’est trop tôt pour le dire», a-t-elle affirmé.
Effort supérieur à ce qui a été annoncé
En raison de ces constats à géométrie variable, l’effort global demandé aux centres de services scolaires sera supérieur aux chiffres annoncés par Québec sur la place publique. De plus, les règles budgétaires transmises au réseau scolaire ne prévoient aucune indexation des dépenses pour le déneigement ou l’électricité par exemple, malgré une augmentation des coûts, ce qui fera forcément grimper le manque à gagner, explique Dominique Robert.
Recul demandé
Dénonçant des «coupes draconiennes» qui vont «mettre en péril» le système d’éducation, des directions d’école ont par ailleurs demandé à Québec de reculer sur les compressions en éducation vendredi.
«Nous demandons au ministre de l’Éducation de se lever pour défendre les écoles du Québec. Le ministre Drainville doit agir comme le dernier rempart pour faire reculer le gouvernement», affirme Kathleen Legault, présidente de l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire, dans un communiqué.
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