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L'article provient de Le Journal de Montréal
Éducation

Compressions en éducation: des directions d’école demandent à Québec de reculer

Des directions d’école demandent au ministre Drainville de faire marche arrière

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Photo portrait de Daphnée  Dion-Viens

Daphnée Dion-Viens

2025-06-20T15:42:42Z
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Dénonçant des «coupes draconiennes» qui vont «mettre en péril» le système d’éducation québécois, des directions d’école demandent à Québec de faire marche arrière.

«Face à ce gouvernement de comptables dont la capacité de gestion des fonds publics est remise en question, nous demandons au ministre de l’Éducation de se lever pour défendre les écoles du Québec. Le ministre Drainville doit agir comme le dernier rempart pour faire reculer le gouvernement», affirme Kathleen Legault, présidente de l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire (AMDES), dans un communiqué.

Le Journal rapportait vendredi que des services directs aux élèves seraient amputés à cause des restrictions budgétaires imposées par Québec.

Il y aura moins d’éducatrices spécialisées, moins d’enseignants-ressources, moins de professionnels, moins d’activités culturelles et sportives, moins de tutorat et même des classes fermées à la rentrée, selon des informations provenant de plusieurs membres du personnel et des syndicats qui commencent à circuler dans les écoles.

Les premières victimes de ces coupes seront «les familles en situation de vulnérabilité» et «les enfants à besoins particuliers», déplore l’AMDES.

«Ultimement, tout le Québec y perdra», ajoute Mme Legault, soulignant que ses membres sont «sous le choc» à la suite des restrictions budgétaires annoncées par Québec la semaine dernière.

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De son côté, le député solidaire Sol Zanetti a lui aussi demandé vendredi au gouvernement Legault d'annuler les compressions en éducation. Québec solidaire presse Québec de déposer une loi de protection budgétaire et d'instaurer un plancher de services pour le réseau scolaire.

Photo d'archives, Agence QMI / Joël Lemay
Photo d'archives, Agence QMI / Joël Lemay

Selon les chiffres transmis par le ministère de l’Éducation, «l’effort budgétaire» imposé au réseau de l’éducation pour 2025-2026 s’élève à 570 millions $, dont 510 millions $ pour le réseau public.

Or le manque à gagner s’élèverait plutôt à 1 milliard $, selon des estimations provenant du réseau scolaire, confirmées cette semaine par l’Association québécoise des cadres scolaires et l’Association des directions générales scolaires du Québec.

De son côté, le cabinet du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, réitère que le réseau scolaire doit «respecter le budget» octroyé pour la prochaine année, qui est en augmentation, mais de façon moins importante que lors du «grand rattrapage» effectué au cours des années précédentes.

«On comprend que c’est un défi. On continuera de travailler avec le réseau pour préserver au maximum les services aux élèves tout en étant plus efficace dans la gestion du budget de l’éducation de 23,5 milliards cette année», indique son attaché de presse, Antoine de la Durantaye.

Appel à la mobilisation

Le directeur d’une école primaire de Sherbrooke, Sébastien Rodrigue, dénonce à son tour l’impact des compressions en éducation et invite la population à se mobiliser pour soutenir le réseau scolaire.

Dans une lettre qui circule dans les réseaux sociaux, il énumère l’impact des compressions pour son école: abolition de l’aide alimentaire et des activités culturelles et sportives. Aucun nouvel achat de livres pour les bibliothèques et les classes. Aucun ajout de services spécialisés pour les besoins émergents des élèves. Abolition ou importante réduction de la formation pour le personnel.

«Plusieurs acquis dans le monde de l’éducation écoperont [...] C’est inévitable!» écrit-il, tout en invitant la population à contacter les élus pour dénoncer la situation.

M. Rodrigue a décliné notre demande d’entrevue, préférant s’en tenir aux propos de sa lettre, rédigée «en pesant chacun de [ses] mots», a-t-il précisé.

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