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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Comprendre l’amour de Danielle Smith, Doug Ford et François Legault pour Mark Carney

Capture d'écran TVA Nouvelles
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Photo portrait de Philippe-Vincent Foisy

Philippe-Vincent Foisy

2025-06-05T04:00:00Z
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Les astres sont drôlement alignés au pays. La réformiste conservatrice Danielle Smith, le progressiste conservateur Doug Ford et le nationaliste québécois François Legault sont tous prêts à ramer dans le même sens, celui d’un premier ministre libéral!

M. Ford a même poussé la chansonnette avec un Love is in the air.

Même s’il avait mieux connu la culture québécoise, il aurait possiblement chanté quelque chose d’autre comme du Martine St-Clair avec «Ce soir l’amour est dans tes yeux... mais demain matin m’aimeras-tu un peu?» ou du Éric Lapointe avec «Quand on commence à s’aimer, on commence à se quitter»!

Ces chansons incarnent davantage la vraie vie politique. Ce n’est pas cynique, mais réaliste. En politique, être réceptif et ouvert aux demandes de tous n’est pas si compliqué. Mais choisir, trancher et prioriser... donc dire non, c’est plus difficile.

Cela dit, il faut quand même noter que Mark Carney a un vent d’enthousiasme provincial dans le dos comme on n’en a jamais vu.

Mark Carney doit maintenant réussir à canaliser cet enthousiasme et à le concrétiser en projets réels, surtout pendant que ses adversaires politiques pansent encore leurs plaies post-défaite électorale.

Parce que le Parlement risque d’être le talon d’Achille du gouvernement.

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Vote perdu

Contrairement aux premiers mois de l’ancien gouvernement Trudeau, Mark Carney n’a pas de majorité qui lui permettrait de faire fi des oppositions et de son caucus.

Il a eu un rappel à l’ordre important plus tôt cette semaine.

La Chambre des communes a approuvé lundi un amendement conservateur pour que le gouvernement «s’engage fermement à présenter au Parlement une mise à jour économique ou un budget au printemps, avant que la Chambre n’ajourne ses travaux pour l’été».

Les frustrations dans son caucus pourraient aussi venir compliquer son travail, si un ou deux députés décidaient de briser la ligne de parti ou d’oublier de se présenter en chambre...

Un deal à venir?

Selon l’ambassadeur américain au Canada, une entente serait imminente avec les États-Unis, malgré les nouveaux tarifs sur l’acier et l’aluminium. Elle ressemblerait à celle avec le Royaume-Uni et les sujets les plus litigieux, comme la gestion de l’offre, seraient exclus.

Attendons de voir les détails, mais cette victoire de Mark Carney pourrait être à double tranchant.

En calmant la menace trumpiste, il pourrait perdre une carte importante dans son jeu: rien de mieux pour unir un pays et d’anciens rivaux politiques qu’un ennemi commun.

Donald Trump a remplacé Justin Trudeau dans les yeux des premiers ministres des provinces, mais, si les résultats tardent à se concrétiser, le fédéral pourrait redevenir le paratonnerre des colères provinciales.

Surtout que le nouveau premier ministre a promis de bâtir de grandes choses et le Canada a une bonne feuille de route dans les retards, les contestations judiciaires et les dépassements de coûts!

La lune de miel de Mark Carney va encore durer quelques mois, il devra en profiter parce que, plus tôt que tard, il va se demander: Que reste-t-il de nos amours?

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