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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Commission Gallant: que retenir du témoignage controversé de Karl Malenfant?

Celui que le Vérificateur général du Québec (VGQ) ciblait pour les ratés du fiasco SAAQclic a été sur le gril de la commission Gallant

Karl Malenfant
Karl Malenfant Photo MARTIN ALARIE
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Photo portrait de Nicolas Lachance

Nicolas Lachance

2025-09-28T04:00:00Z
2025-09-28T17:10:27Z
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L'architecte du projet SAAQclic, Karl Malenfant, a conclu un témoignage haut en couleur devant la commission d'enquête publique mercredi. Que retenir de son passage?

Celui que le Vérificateur général du Québec (VGQ) ciblait pour les ratés du fiasco SAAQclic a été sur le gril de la commission Gallant pendant six longues journées. 

Par tous les moyens, le procureur de la commission, Me Alexandre Thériault-Marois, a tenté d’établir une thèse bien précise: Karl Malenfant aurait recruté des amies pour former le noyau dur chargé de contrôler la grande transformation numérique de la SAAQ, qui a dérapé. Avec ses collaboratrices, il aurait favorisé l’entreprise SAP, spécialisée en progiciels de gestion intégrés. 

Or, le portrait dressé devant le commissaire Denis Gallant pour expliquer le fiasco est beaucoup plus nuancé et complexe. La dépendance de la SAAQ envers les consultants de LGS (IBM) constitue la principale explication de l’explosion des coûts et des problèmes liés à la performance de la solution. Voici quelques éléments à retenir du témoignage de Malenfant.

Des amies au cœur du projet

Karl Malenfant a recruté ses proches pour structurer le projet SAAQclic, incluant deux femmes surnommées «Mado» (Madeleine Chagnon) et «Loulou» (Louise Savoie). Plusieurs obtiendront des contrats lucratifs dans le cadre du projet.

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SAP favorisée dès le départ?

Des courriels suggèrent que Malenfant voulait s’assurer que l’entreprise SAP soit retenue avant même le processus officiel. Il aurait demandé à son amie Louise Savoie d’«aller à la pêche» pour comprendre les conditions favorables à SAP. L’Alliance SAP-LGS (IBM) remportera le contrat du projet CASA/SAAQclic.

Des données confidentielles entre de mauvaises mains

Karl Malenfant a eu accès à des informations commerciales confidentielles qu’il n’aurait jamais dû obtenir, selon la commission. Confronté à la preuve, il s’est dit «étourdi» et «déstabilisé». Un courriel démontre qu’il aurait toutefois eu droit de consulter les documents.

IBM livre une équipe B à la SAAQ

L’entreprise LGS (IBM) n’a fourni que 14 des 48 ressources promises pour le projet SAAQclic. L’explosion des coûts liée à la dépendance de ses spécialistes, dont certains sont basés en Inde, est marquante. Malgré les protections contractuelles, Karl Malenfant aurait semé l’idée de dédommagement à IBM, selon le procureur Alexandre Thériault-Marois.

Tensions avec le commissaire Gallant

Une vive altercation a éclaté lundi entre le commissaire Denis Gallant et l’avocat de Karl Malenfant, Me Jean-François Bertrand, qui dénonce des insinuations injustifiées du procureur de la commission. «Ça sert à quoi d’être ici?» a lancé Me Bertrand, frustré par le ton des échanges. «Je vous demande de vous asseoir», a répété le commissaire.

Les coûts minimisés

Karl Malenfant affirme que le but n’était pas de générer des profits, malgré les promesses de bénéfices faites au gouvernement. Il a minimisé son rôle dans les finances du projet, disant que «sa job, ce n’est pas les chiffres». Pour lui, la SAAQ est milliardaire. «Ce n’est pas une question de prix.»

Peu d’explications aux élus

Malenfant soutient que son rôle devant les politiciens se limite à présenter les aspects techniques des dossiers, laissant les PDG gérer le reste. Malgré les affirmations selon lesquelles le budget est respecté, les montants à réinvestir n’ont jamais été communiqués.

Une opération à venir

L'architecte du projet SAAQclic a conclu son témoignage mercredi en affirmant n’avoir volé personne et en révélant qu’il avait reporté une opération pour un cancer du rein afin de participer à la commission. Après six jours d’audiences, Malenfant retourne chez lui pour prendre soin de sa santé, qualifiant le mandat de «très difficile».

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