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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Commission d’enquête sur SAAQclic: les partis d’opposition craignent une diversion

Photo STEVENS LEBLANC
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Photo portrait de Patrick Bellerose

Patrick Bellerose

2025-03-03T00:10:06Z
2025-03-03T00:30:19Z
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La tenue d’une commission d’enquête ne doit pas devenir un prétexte pour éviter de répondre dès maintenant aux nombreuses questions sur le fiasco SAAQclic, estiment les partis d’opposition.

Le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, a notamment en mémoire l’argument de Jean Charest après que ce dernier eut déclenché la commission Charbonneau sur la collusion et la corruption dans l’industrie de la construction. «Il ne faut pas nuire aux enquêtes», martelait le premier ministre libéral afin de se soustraire aux questions des journalistes.

En déclenchant une enquête publique et indépendante dimanche, le gouvernement Legault s’est rangé à une demande faite par les partis d’opposition depuis le dépôt du rapport dévastateur de la vérificatrice générale (VG), il y a un peu plus d’une semaine.

Pour Québec solidaire, c’était «la seule façon» de faire la lumière sur les dépassements de coûts de 500M$ et les nombreux ratés dans le virage numérique de la SAAQ.

Mais surtout, l’exercice doit permettre de connaître le niveau d’implication des ministres François Bonnardel et Geneviève Guilbault, qui se sont relayés aux Transports.

Deux ministres sur la sellette

À ce jour, seul le ministre Éric Caire a écopé. «Ce qui est malheureux, c’est que deux ministres incompétents, responsables de ce fiasco, vont continuer à siéger au Conseil des ministres», estime le député libéral Monsef Derraji.

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Les adversaires de la CAQ veulent savoir si les deux élus ont bel et bien été prévenus des lacunes du projet avant son déploiement, comme le démontrent les nombreuses révélations médiatiques des derniers jours.

Pour Monsef Derraji, la commission d’enquête devra particulièrement se pencher sur le «fractionnement» du contrat de 222 millions$ pour terminer le projet, en pleine campagne électorale de septembre 2022.

«Est-ce que le fractionnement du contrat était une commande politique, oui ou non?» demande-t-il.

Surfacturation

Le Parti Québécois soupçonne également un phénomène de «surfacturation» de la part des entreprises impliquées, un peu à l’image des «extras» facturés dans l’industrie de la construction à l’époque de la commission Charbonneau.

«Dans un délai aussi court, dépenser autant d’argent dans un système non opérationnel, ça dépasse l’entendement», résume le député péquiste Joël Arseneau.

La Peltrie en jeu

De son côté, tout en approuvant le déclenchement d’une commission d’enquête, le chef conservateur, Éric Duhaime, a réclamé qu’on libère la circonscription d’Éric Caire, où il aurait des chances d’être élu.

«Pas question de continuer à lui payer son salaire et le laisser député caquiste de La Peltrie», affirme-t-il dans un communiqué.

Les récente commissions d’enquête publiques au Québec

  • Commission Charbonneau (2011) : chargé de faire la lumière sur des stratagème de collusion et de corruption dans l’industrie de la construction.
  • Commission Bastarache (2010) : mise sur pied après les allégations de l’ex-ministre Marc Bellemare concernant le processus de nomination des juges au Québec.
  • Commission Johnson (2006) : l’ex-premier ministre Pierre-Marc Johnson a été chargé de d’investiguer sur les causes de l’effondrement du viaduc de la Concorde.
  • Commission Moisan (1999) : présidé par le juge à la retraite Jean Moisan, elle a enquêté sur des allégations de financement illégal de partis politiques sur la scène provinciale, dans la foulée de la commission Gomery.
  • Commission Poitras (1996) : après l’arrêt des procédures contre les frères Matticks, une enquête est ordonnée sur les enquêtes criminelles à la Sûreté du Québec dans le cadre de crimes majeurs.
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