Commission de la construction du Québec: 83 M$ de plus que prévu pour la première phase d’un gros chantier informatique

Gabriel Côté
Le changement des systèmes informatiques de la Commission de la construction du Québec (CCQ) coûtera vraisemblablement beaucoup plus cher que prévu, alors que la facture pour la première phase du projet a déjà explosé de 83 millions de dollars.
L’information, d’abord rapportée par La Presse, a été confirmée par Le Journal.
Initialement, les coûts de la première phase de ce chantier informatique étaient évalués à 280 M$, mais le budget a été revu à la hausse et atteint désormais 363 M$, une hausse de 30%.
«Ce dépassement du budget de 30% s’explique essentiellement par l’échéancier qui s’allonge», a expliqué Andrée-Lise Therrien, une porte-parole de la CCQ, dans un courriel.
«La valeur du projet à terme a été estimée en 2021 à 543 M$, le projet est financé à 100% par les fonds provenant de l’industrie et toutes les dépenses sont rigoureusement suivies. De plus, puisque les sommes sont prises dans les fonds déjà disponibles, le projet n’engendre pas d’emprunt ou de cotisations supplémentaires à l’industrie», a ajouté Mme Therrien.
Ce montant de plus d’un demi-milliard n’inclut pas les sommes consacrées à un premier système qui a déjà été livré 2021 au coût de 50 M$.
Malgré le dépassement budgétaire pour la première phase de sa transformation numérique, la CCQ soutient qu’elle vise à «compléter le reste à l’intérieur de l’enveloppe autorisée».
«Notre projet fonctionne par phase, nous allons donc à la suite de la phase actuelle évaluer les différentes stratégies pour la suite du programme», a plaidé Mme Therrien.
Un refrain connu ?
Pour l'entreprise gouvernementale, ce projet informatique est d’une importance vitale, puisque ses systèmes informatiques sont vieillots et désuets. Certains datent en effet de plus de 50 ans et ne peuvent plus évoluer. «Pour offrir un service à la hauteur des attentes de nos clients et pour diminuer le risque financier, le meilleur choix demeure celui de changer nos systèmes et de nous transformer», a souligné Mme Therrien.
Ces systèmes seront donc remplacés graduellement par les modules d’un «progiciel de gestion intégrée» de type SAP, soit la même technologie qui a été implantée par la SAAQ dans la triste saga du fiasco SAAQclic.
La CCQ plaide toutefois que son approche, qui consiste à livrer le nouveau système par phase sur un horizon de quelques années, limite les risques liés à l’ampleur du projet.
À terme, l’organisation espère que ses efforts déboucheront sur un portail de services en ligne qui simplifiera les obligations réglementaires et administratives de ses clients.
La CCQ offre des services en formation et qualification de la main-d’œuvre, en vérifications et en avantages sociaux pour l’ensemble de l’industrie de la construction. Elle compte une clientèle d’environ 500 000 personnes.
Son financement provient à 98% d’un prélèvement sur la masse salariale effectué auprès de la main-d’œuvre et des employeurs de l’industrie de la construction.