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L'article provient de Le Journal de Montréal

Comment vous préparer pour la récession

Illustration Adobe Stock
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Photo portrait de Daniel Germain

Daniel Germain

2022-06-17T04:00:00Z
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Au risque de passer pour jovialiste, je trouve le ton des nouvelles économiques excessivement lourd. La grosse question de l’heure : nous dirigeons-nous vers une récession ? Les paris sont ouverts : 35 %, 50 %, 75 % ?

Ce qu’il y a de particulier avec la récession, c’est qu’on spécule durant des mois à son sujet, et qu’on n’en aura la confirmation qu’une fois qu’elle sera derrière nous. Techniquement, on doit enregistrer un recul de l’activité économique pendant au moins deux trimestres. À cet égard, les données font toujours état du passé.

Au quotidien, on se fout un peu des fluctuations du PIB. Ce qui importe, ce sont les impacts : allons-nous perdre nos jobs ? C’est la crainte que suscite l’évocation d’une récession.

Cela peut-il se produire ?

Comment se préparer à cette éventualité ?

  • Écoutez Yasmine Abdelfadel et Dominic Vallières sur QUB radio :  

Back to the future ?

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En relevant les taux d’intérêt trop rapidement pour freiner la hausse des prix, les banques centrales mettent-elles la table à une récession ? Voilà l’enjeu.

Cela ramène le spectre des années 1980.

Je ne fais pas référence à Rick Ashley, mais à l’inflation du temps, vraiment persistante, qui a touché un pic de 12,5 % au début de cette décennie-là, et à la réplique de la Banque du Canada, qui monté les taux d’intérêt au plafond (les taux hypothécaires ont atteint 21 % en 1981). Ç’a mis l’économie K.O. Malgré de vagues similitudes avec la situation actuelle, ça n’a rien à voir avec ce qu’on traverse.

Les taux d’intérêt, bien qu’ils montent rapidement, restent historiquement bas. C’est vrai que l’endettement des ménages était moins élevé à la sortie de l’album Thriller de Michael Jackson, mais c’était la période où le chômage survolait les 13 % au Québec, et il frisait les 26 % chez les moins de 25 ans. À l’époque, quand les sans-emploi formaient moins de 8 % de la population active, c’était un exploit.

Le taux de chômage au Québec s’élevait à 4,2 % en mai dernier. Dans certaines régions, il se situe sous les 3 %, ce qui constitue un véritable problème. Les employeurs de tous les secteurs s’arrachent les travailleurs.

Et c’est la tendance de fond. Jusqu’en 2030, l’économie du Québec aura du mal à compenser les départs à la retraite sur le marché du travail.

Mises à pied ?

Une récession provoquerait certainement la fermeture d’entreprises. Même sans une baisse de l’activité économique, des PME qui vivent sur le respirateur artificiel grâce à l’aide « COVID » vont devoir mettre la clé sous la porte. La vaste majorité des jobs perdus le seront de façon temporaire.

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Des entreprises de technologie gèlent les embauches, dit-on. D’autres songent à réduire leurs effectifs. Et alors ? Ça détendra juste un peu le marché hyper tendu des emplois spécialisés.

Pour le reste, j’ai du mal à imaginer des vagues de mises à pied, même dans un contexte de ralentissement. Les employeurs savent quelle galère c’est de recruter, ils ne prendront pas le risque de manquer une éventuelle relance.

Mais, si ça allait vraiment mal ?

Le scénario catastrophe me paraît donc improbable, mais on ne sait jamais. Alors, comment se préparer à cette éventualité ?

Dans les périodes difficiles, il en est pour les individus comme pour les entreprises : celles qui passent le mieux à travers sont celles qui traînent les dettes les moins élevées et dont le modèle d’affaires résiste aux cycles économiques.

Comment cela se traduirait-il pour vous ? Si vous n’êtes pas trop endettés et que vos compétences sont recherchées, vous ne devriez pas avoir de problèmes.

Si vous ne vous reconnaissez pas dans cette description, que faire ?  

  • Diminuez vos dettes ; repoussez les dépenses importantes, resserrez votre budget et si vous le pouvez, vendez une voiture. Il n’y a jamais eu de meilleur moment pour le faire.  
  • Si votre bilan est en santé, et si ce n’est déjà fait, constituez-vous un coussin de sûreté. Sinon, demandez une marge de crédit pendant que vous le pouvez, à utiliser uniquement en cas d’urgence.  
  • Mettez à jour votre C.V.  
  • Si vous ne l’êtes pas, montrez-vous plus actifs sur les réseaux professionnels.  
  • Réfléchissez aux formations grâce auxquelles vous pourriez mieux vous positionner sur le marché du travail. Ne déclinez surtout pas celles que vous offre votre employeur.    

Peu importe ce qui va se produire, vous ne perdez rien à suivre ces conseils. Vous augmenterez votre valeur et votre capacité à encaisser les coups.

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