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L'article provient de Le Journal de Québec

Comment se débarrasser des scarabées japonais? Notre expert vous répond

Scarabée japonais
Scarabée japonais Photo fournie par Lang’s Lawn Care
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Photo portrait de Albert Mondor

Albert Mondor

2023-07-08T04:00:00Z
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C’est avec beaucoup d’intérêt que je lis les courriels que vous me faites parvenir chaque semaine. Voici quelques réponses aux nombreuses questions que vous m’avez posées durant les derniers mois.

Mon jardin est littéralement envahi par les scarabées japonais. Ils mangent plusieurs de mes plantes, mais c’est surtout à mes rosiers et à mes hydrangées qu’ils s’attaquent. Un conseiller dans un centre de jardin m’a proposé de les enlever à la main, mais il y en a tellement que c’est presque impossible. Avez-vous une solution à me suggérer ? Pouvez-vous venir à mon secours ?

Mme Gendron

R. Originaire d’Asie, on croit que le scarabée japonais aurait été introduit accidentellement en Amérique du Nord en 1916. Le scarabée japonais adulte est un coléoptère qui mesure approximativement 2 cm de longueur. Sa tête et son thorax sont vert métallique alors que ses élytres – sorte de carapace qui recouvre ses ailes – sont d’un brun cuivré. La larve, généralement retrouvée dans le sol, est de couleur blanc crème avec la tête brune, enroulée en forme de C et possède trois paires de pattes.

Le scarabée japonais adulte se nourrit des fleurs et des feuilles d’une multitude de végétaux ornementaux – plus de 400 espèces figurent à son menu ! –, particulièrement celles des rosiers et de la vigne vierge. Cet insecte s’attaque d’abord aux pétales des fleurs ainsi qu’aux feuilles tendres qu’il dévore parfois entièrement. Par la suite, il cause des dommages aux feuilles plus coriaces. Il mange les tissus compris entre les nervures, donnant ainsi un aspect squelettique au feuillage. La larve, quant à elle, se nourrit principalement des racines des graminées qui composent le gazon, ce qui le fait jaunir et brunir.

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Dès que vous voyez des adultes sur vos plantes, éliminez-en le plus possible manuellement. Faites la cueillette très tôt le matin lorsque les scarabées sont encore couverts de rosée et moins aptes au vol. Afin de faciliter la cueillette, je vous suggère d’utiliser un aspirateur pour déloger ces insectes. Vous pouvez également vaporiser de l’huile de neem (margousier) sur les feuilles des plantes infestées. Ce produit est peu apprécié par les scarabées et agira comme un répulsif. Vaporisez l’huile de neem de nouveau après chaque pluie.

Il existe aussi un biopesticide appelé BTG (Bacillus thuringiensis galleriae). Ce produit est composé d’une bactérie qui dégage une toxine qui est fatale lorsqu’elle est ingérée par les scarabées et les coléoptères similaires, tels que les hannetons.

Vous pouvez aussi réduire l’infestation en installant un piège à phéromones spécialement conçu pour capturer les scarabées japonais. Ce type de piège contient une phéromone sexuelle qui imite l’odeur du scarabée japonais femelle et qui attire alors les scarabées mâles et contient aussi une odeur florale qui attire les deux sexes. Assurez-vous de placer ce piège à une distance d’environ 10 à 15 mètres des plantes qui sont les plus affectées.

Si votre pelouse est particulièrement affectée par les larves de scarabées japonais, vous pouvez utiliser des nématodes bénéfiques afin de les éliminer. 

Ce sont des petits vers microscopiques qui parasitent les larves de scarabées. On peut utiliser les nématodes au printemps, en juin, ou encore à la fin de l’été, de la mi-août à la mi-septembre, lorsque la température du sol est supérieure à 15 °C. N’oubliez pas de garder le sol très humide durant les deux semaines suivant le traitement. Laissez les merles et les étourneaux arpenter votre pelouse puisqu’ils raffolent des larves de scarabées japonais.

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En terminant, je vous suggère d’enlever les plantes les plus touchées et de les remplacer par des végétaux peu appréciés, voire toxiques pour les scarabées, comme le pélargonium des jardins (communément appelé géranium), le ricin et la tanaisie. C’est assurément la méthode la plus efficace et la plus durable pour régler le problème.

Larve de scarabée japonais.
Larve de scarabée japonais. Photo fournie par University of Minnesota Extension

Je demeure en Gaspésie. Est-ce qu’il est possible de faire pousser de l’argousier sur mon terrain ?

M. Tanguay

R. L’argousier est un petit arbre originaire d’Europe et d’Asie. Sur le continent européen, on le retrouve principalement sur les dunes côtières de la mer Baltique, en Allemagne, en Finlande, en Lettonie, aux Pays-Bas et en Pologne. Il est aussi possible de l’observer dans certaines régions montagneuses de France et d’Italie, comme les Alpes et les Pyrénées. Ainsi, l’argousier a la capacité de supporter des températures allant de 40 °C à aussi peu que -43 °C ! Il peut donc survivre sans problème aux hivers rigoureux qui sévissent en Gaspésie, même si votre terrain est situé près de la mer et très exposé aux vents.

Ce petit arbre, dont la hauteur varie de deux à quatre mètres, arbore un joli feuillage gris. Il s’agit d’une plante dioïque, c’est-à-dire que ses fleurs mâles et ses fleurs femelles sont portées par des plants distincts. 

Les plants femelles produisent une abondance de petits fruits comestibles de couleur orangée qui sont fort décoratifs et dont les propriétés sont tout à fait exceptionnelles. Acidulés, les fruits de l’argousier recèlent un taux de vitamine C trente fois supérieur à celui de l’orange !

Pour savoir où vous procurer des plants d’argousiers dans votre région, je vous suggère de communiquer avec la direction de l’Association des producteurs d’argousiers du Québec en allant au argousier.qc.ca.

Argousier en fruits.
Argousier en fruits. Photo fournie par Albert Mondor

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