Comment quelqu’un peut-il encore appuyer Trudeau?

Joseph Facal
J’ai un aveu à faire et une faveur à demander. Je commence par l’aveu.
L’aveu, c’est que j’ai longtemps eu tort.
Et ce n’est que récemment que j’ai compris la lourdeur de ma faute. Laquelle?
Dangereux
Longtemps, j’ai cru que Justin Trudeau n’était qu’un mauvais clown, involontairement drôle, doublé d’un narcissique exhibitionniste.
Je réalise aujourd’hui que, derrière le clown, se cachait depuis le début un idéologue dangereux.
Pourquoi dangereux?
Prenez un extrémiste religieux. Il sera souvent l’homme d’un seul livre.
Pour lui, tout est dans la Bible, la Torah ou le Coran. Toute la vérité, toutes les réponses.
Hors du livre sacré, point de salut.
Pour Trudeau, tout est dans l’évangile woke : diversité, inclusion et antiracisme obsessionnels.
J’exagère? Le gars se fait avertir par son propre service d’espionnage que la Chine intervient dans les élections canadiennes pour faire élire certains candidats libéraux.
Il répond quoi ? Qu’il ne faut pas attiser le racisme antichinois !
Pourtant, j’aurais dû voir avant la vraie nature du personnage, car il s’était échappé une fois.
Avec le recul, son entrevue de 2015 au New York Times, devenue célèbre depuis, était prophétique. Elle annonçait ce qu’on voit depuis.
Voulant caractériser le Canada, Trudeau en disait ceci: «There is no core identity, no mainstream in Canada [...].»
- Écoutez l'édito de Joseph Facal à l'émission de Richard Martineau diffusée chaque jour en direct 9 h 48 via QUB radio :
Et cela en faisait, selon lui, «the first postnational state».
Pensez un instant aux implications concrètes de ces mots.
Que peut bien être une société sans identité de base?
S’il n’y a pas d’identité commune, chaque immigrant fait comme il veut et ainsi de suite.
Et en se vantant que le Canada était le premier pays engagé dans cette voie «postnationale», il voulait dire qu’il souhaitait que tout l’Occident le suive.
Il voulait donner l’exemple.
Imaginez un peu la mégalomanie du projet, imaginez un Occident au complet ainsi reformaté.
On comprend mieux, avec le recul, pourquoi la Chine voulait tant le voir accéder au pouvoir.
On comprend mieux tous les efforts chinois pour diriger des dons de Toronto et de Vancouver vers sa circonscription de Papineau, pour financer généreusement et depuis longtemps la Fondation Pierre Elliott Trudeau, pour aider des candidats libéraux soigneusement identifiés lors des élections.
Avec tout ce que l’on sait maintenant, prouvé hors de tout doute, sur l’implication de la Russie lors des élections présidentielles américaines de 2016 au profit de Donald Trump, on s’étonne moins que la Chine ait fait la même chose au Canada.
On comprend aussi, dès lors, que l’idéologie de Trudeau fait peser sur nous des dangers autrement plus graves que les dangers découlant de son incompétence.
Raison
J’ai dit tout au début que j’avais une faveur à demander.
Selon le dernier sondage Léger, 33 % des Québécois appuient encore Trudeau.
J’aimerais qu’un Québécois francophone me donne une seule bonne raison de le soutenir – juste une –, en dehors du fait qu’il n’est ni conservateur ni bloquiste.
Juste une.