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L'article provient de TVA Sports
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Comment expliquer l’interminable chute de Shedeur Sanders?

Les rumeurs vont bon train à l’effet que, lors du camp d’évaluation de la NFL à Indianapolis en mars, Shedeur Sanders aurait mal paru auprès des équipes lors d’entrevues.
Les rumeurs vont bon train à l’effet que, lors du camp d’évaluation de la NFL à Indianapolis en mars, Shedeur Sanders aurait mal paru auprès des équipes lors d’entrevues. Photo GETTY IMAGES
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Stéphane Cadorette

2025-04-27T16:05:10Z
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Jamais il n’y a eu autant de tapage pour un choix de cinquième ronde au repêchage de la NFL. Il faut dire que ce choix de cinquième ronde, Shedeur Sanders, devait, en théorie, sortir au premier tour.

• À lire aussi: Repêchage NFL: notre analyse complète du premier tour

La glissade infinie du fiston du légendaire Deion Sanders est devenue une énorme histoire dans le monde du sport au cours du week-end. Vous pensez que j’en beurre épais? Imaginez-vous donc que même le président américain, Donald Trump, s’est mêlé du dossier jeudi soir, au terme de la première ronde.

«Qu’est-ce qui ne va pas avec les propriétaires dans la NFL, sont-ils stupides? Deion Sanders était un grand joueur universitaire et il a été encore meilleur dans la NFL. Il est aussi un excellent et brillant entraîneur.

«Donc, Shedeur, son fils quart-arrière, a des gènes phénoménaux et il est destiné à connaître du succès. Il devrait être choisi immédiatement par une équipe qui veut gagner. Bonne chance, Shedeur, et salue ton merveilleux père!» s’est-il exclamé via Truth Social.

Bon, libre à vous de juger des aptitudes de dépisteur dans la NFL du président, mais tout ça pour dire que la chute de Sanders a semé tout un émoi.

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Toute une débarque!

En bon québécois, on peut dire que c’est toute une débarque! Au début du processus du repêchage, certains analystes pourtant crédibles percevaient Sanders comme le potentiel deuxième choix au total, derrière Cam Ward, qui a été sélectionné au premier rang par les Titans.

Puis, peu à peu, les ardeurs se sont refroidies. Plusieurs estimaient que les Saints, avec le neuvième choix, en feraient leur quart-arrière. D’autres affirmaient qu’il ne glisserait jamais plus bas que le 21e rang, chez les Steelers. Certains, dans les jours précédant le repêchage, osaient clamer qu’il pourrait glisser jusqu’en début de deuxième ronde. Pas un traître chat, toutefois, n’aurait prédit une chute jusqu’au 144e rang, à Cleveland.

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Cinq quarts-arrière ont été choisis avant lui, et les Browns ont même opté pour un autre quart, Dillon Gabriel, deux rondes plus tôt. Lorsque Sanders a été repêché, l’état-major des Browns semblait même très tiède. La décision de finalement mettre fin à son long calvaire a-t-elle été imposée par le propriétaire aux hommes de football?

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Différentes théories

Photo AFP
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Dans les dernières heures, toutes sortes de théories ont circulé pour tenter d’expliquer la débandade de Shedeur.

Certains vont jusqu’à croire que les équipes de la NFL ont fait collusion pour donner une leçon d’humilité au clan Sanders.

Il est vrai que le père comme le fils n’ont jamais fait dans la modestie, mais une alliance secrète entre 32 directeurs généraux qui vendraient leur mère pour gagner des matchs de football et qui bouderaient le clan Sanders pour donner une leçon de vie? Nous ne sommes pas dans un film de science-fiction ici.

De plus en plus d’informateurs et analystes affirment que, lors des entrevues avec les équipes en vue du repêchage, Shedeur aurait démontré un manque flagrant de professionnalisme.

Todd McShay, anciennement d’ESPN et maintenant informateur pour The Ringer, a entre autres évoqué une rencontre avec les Giants lors de laquelle l’entraîneur-chef, Brian Daboll, aurait exprimé sa frustration de voir à quel point le quart-arrière était mal préparé pour répondre aux questions sur son système offensif. Et Sanders n’aurait pas aimé d’être montré du doigt.

Des directeurs généraux ont affirmé de manière anonyme que Shedeur Sanders a été leur «pire entrevue à vie».

D’accord, mais dans l’histoire de la NFL, de nombreux quarts-arrière mal préparés ou à l’attitude douteuse ont tout de même été choisis au premier tour.

Il suffit de penser à Johnny Manziel, JaMarcus Russell ou Ryan Leaf, pour n’en citer que quelques-uns. Quand le talent te sort par les oreilles, bien d’autres irritants sont balayés sous le tapis.

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Le football en cause?

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Certains affirment que Shedeur Sanders n’est finalement pas si talentueux et que les évaluations des analystes à son sujet ont été faussement glorifiées en raison de son nom de famille. C’est quand même réducteur et facile à dire après coup.

On déplore le fait qu’il encaisse trop de sacs du quart. Qu’il n’est pas aussi athlétique que son père, qui était un footballeur phénoménal. Qu’il a joué dans un système qui l’a fait bien paraître (seulement 23% de ses passes ont franchi plus de 10 verges dans les airs).

Tout ça est peut-être vrai, ou peut-être pas. Chose certaine, ça n’explique en rien cette débandade totale au repêchage.

Personnellement, je suis un fervent de la NFL depuis 1990. J’en assure la couverture pour Le Journal depuis 2010. Je n’ai jamais vu une chute aussi incompréhensible. Glisser une ronde plus loin que prévu, peut-être. Mais être catapulté de la sorte en Sibérie, c’est du jamais-vu.

Peut-être qu’en fin de compte, les Browns seront morts de rire. Ou peut-être que Shedeur ne sera tout simplement pas un bon joueur dans la NFL.

L’unique certitude, c’est que, dans 20 ans, le documentaire La chute de Shedeur sera absolument fascinant.

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