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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Comment Donald Trump pourrait obtenir un troisième mandat

MEGA/WENN
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Photo portrait de Luc Laliberté

Luc Laliberté

2025-03-31T15:30:00Z
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À peine plus de deux mois de son second mandat sont écoulés et déjà Donald Trump laisse entendre qu’il pourrait bien en faire un troisième.

Qu’il veuille simplement faire diversion ou qu’il soit sérieux, ce n’est pas la première fois que le 47e président évoque cette possibilité.

Pour peu que vous vous intéressiez à la politique américaine, vous vous dites qu’un tel scénario est impossible en vertu du 22e amendement voté en 1951.

Dans une période normale, vous auriez raison. La période actuelle est cependant tout sauf normale. Voici trois possibilités à envisager.

Jouer sur les mots

Après que le président Franklin Delano Roosevelt eut été élu à quatre reprises de 1933 à 1945, on a amendé la Constitution pour limiter à deux le nombre de mandats d’un président, que ces mandats soient consécutifs ou non.

Le texte de l’article 1 semble clair: «Nul ne pourra être élu à la présidence plus de deux fois [...].» Par contre, nulle part dans le reste du texte, on ne mentionne qu’un ancien président ne pourrait pas devenir vice-président.

Jusqu’à maintenant, ça me semblait implicite, mais ce n’est pas rédigé noir sur blanc. C’est ce qui explique qu’on laisse présentement planer la possibilité d’une candidature à la présidence de J. D. Vance en 2028, Donald Trump devenant son colistier.

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Vous devinez la suite. Une fois élu, Vance se désisterait, permettant au vice-président Trump de reprendre la Maison-Blanche. Ce serait audacieux et je serais particulièrement intéressé de savoir ce qu’en penseraient les juges de la Cour suprême.

Modifier la Constitution

Donald Trump pourrait obtenir un troisième mandat d’une manière parfaitement constitutionnelle. Il faudrait toutefois beaucoup de temps, de nombreux débats et une forte majorité pour lui permettre d’atteindre son objectif.

Les partisans du président pourraient proposer un nouvel amendement à la Constitution. Des présidents comme Reagan et Clinton ont déjà évoqué cette possibilité.

Dans le contexte actuel, cette option ne risque pas de se concrétiser.

Les républicains ne détiennent que deux courtes majorités à la Chambre et au Sénat, alors qu’un amendement exige une majorité des deux tiers dans chacune des chambres. Il faudrait ensuite que les trois quarts des États donnent leur accord. Ça ne se fera pas.

Compléter le coup d’État

La dernière option envisageable pour l’actuel président serait tout simplement celle de refuser de partir à la fin de son mandat. Si ce n’était de l’assaut sur le Capitole le 6 janvier 2021, nous n’en parlerions même pas.

S’il est difficile d’envisager un tel scénario puisqu’on peut imaginer la levée de boucliers des opposants et une réaction forte des tribunaux, qui peut affirmer avec certitude que Trump n’invoquerait pas une quelconque urgence nationale pour justifier son geste?

Avant janvier 2025, tout ce que je mentionne plus haut était du ressort du débat théorique. Si la discussion à ce niveau est passionnante, dans la pratique, elle confirme une dérive autoritaire.

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