Commandite: le sirop d’érable, pas assez alléchant pour Auger-Aliassime et Fernandez
Félix Auger-Aliassime et Leylah Fernandez n’ont pas été conquis par l’offre de commandite des producteurs
Olivier Bourque
À l’aube d’un nouvel Omnium de tennis Banque Nationale, les producteurs de sirop d’érable rêvaient d’une commandite avec les joueurs de tennis vedettes Leylah Fernandez et Félix Auger-Aliassime, mais l’association ne s’est pas concrétisée.
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« On a essayé de voir s’il y avait un partenariat possible pour cette année, d’être commanditaire, mais cela ne s’est malheureusement pas fait », raconte Geneviève Martineau, directrice des communications chez les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ), lors d’une entrevue avec Le Journal.
Pourtant, sur papier, la table était mise pour un tel partenariat. En 2020, le joueur Vasek Pospisil, en état de grâce, avait bu du sirop sur le terrain pour se donner de l’énergie, ce qui avait été salué par son compatriote Félix Auger-Aliassime.
Puis, l’an passé, la jeune joueuse Leylah Fernandez, véritable dynamite des derniers Internationaux de tennis des États-Unis, avait expliqué, en heure de grande écoute, que les succès des joueurs québécois s’expliquaient par la consommation du délicieux élixir.
Cette petite phrase prononcée aux États-Unis, principal marché d’exportation des producteurs de sirop d’érable d’ici (76 % du sirop d’érable québécois est exporté vers nos voisins du Sud), n’était pas passée inaperçue.

Discussions infructueuses
« Notre conseil d’administration trouvait cela très intéressant qu’on parle du sirop jusqu’au tennis. Leur volonté était de voir si on pouvait avoir un partenariat avec eux », explique Mme Martineau.
Une amorce a été faite, un envoi de cadeaux de l’érable, et des discussions ont eu lieu avec l’entourage des joueurs. Mais les deux parties ne se sont pas entendues.
« Ils ont eu beaucoup de demandes après leurs succès au US Open. Au niveau de ce que l’entente comprenait et ce qu’ils demandaient, pour nous, ça ne nous convenait pas. Mettons qu’un Gatorade c’était dur à accoter », a expliqué Mme Martineau, avec philosophie.
L’entente ne prévoyait pas nécessairement de la publicité, mais une présence sur les médias sociaux et une identification à la marque.
« Ce n’est pas exclu qu’on tente une approche à nouveau, mais pour l’instant ce n’est pas dans nos plans », dit-elle.
Après la parution de l’article, l'agent de Félix Auger-Aliassime, Bernard Duchesneau, qui représentait aussi Leylah Fernandez à l'époque, a répondu aux questions du Journal en expliquant les choix de commandites des joueurs.
« Je ne peux dire oui à toutes les offres, mon travail consiste malheureusement à dire non 90% de celles-ci, et pas par manque d’intérêt uniquement », a-t-il souligné.
« Je n’ai fermé la porte à personne (...). Ils savent où me joindre s’ils désirent discuter de nouveau, je réponds toujours aux gens qui ont de l’intérêt pour mes athlètes », a-t-il poursuivi par courriel.
Gros commanditaires
S’ils ont dit non au sirop d’érable, les deux joueurs vedettes se sont récemment associés avec des commanditaires aux poches plus profondes. Fernandez est notamment partenaire de Subway, de Gatorade, de Lululemon et de Google.
Auger-Aliassime a une entente avec Adidas et, encore cette année, il participe à une campagne publicitaire avec Maxi. De plus, les deux joueurs avaient fait la promotion de la compagnie aérienne à rabais Flair.
Des ambassadeurs
De son côté, l’industrie du sirop d’érable tente un repositionnement de son image pour séduire notamment les sportifs. Parmi les ambassadeurs, il y a un certain Hugo Houle, récent vainqueur d’une étape du Tour de France.
« Hugo est fier de contribuer au rayonnement local et international de l’érable. Lors de son passage aux Jeux olympiques de Tokyo, il a apporté des produits d’érable dans ses valises », a révélé Gwenaëlle Marchand, conseillère aux PPAQ.
Les producteurs disent travailler avec des nutritionnistes et avoir produit plusieurs capsules associant le sirop à un « carburant pour les sportifs ».
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