Combien de temps Lance Stroll en arrachera-t-il encore?
Il débarque au circuit Gilles-Villeneuve avec une maigre récolte de 11 points, soit plus de trois fois moins qu’à pareille date l’année dernière.


François-David Rouleau
Voilà une très bonne question à l’aube de la semaine du Grand Prix du Canada où l’unique pilote de l’unifolié prendra le départ pour la sixième fois de sa carrière. Malgré un volant dans des écuries compétitives depuis 2019, force est d’admettre que Stroll ne livre pas la marchandise encore cette année.
Il débarque au circuit Gilles-Villeneuve avec une maigre récolte de 11 points, soit plus de trois fois moins qu’à pareille date l’année dernière. Il s’agit par ailleurs de la quatrième de ses pires récoltes depuis ses débuts en F1 en 2017.
Qui plus est, le grand cirque de la Formule 1 en est rendu à sa neuvième escale de la saison et Stroll n’a percé le top 10 que deux fois. Au volant d’une Aston Martin moins performante qu’en 2023, mais qui devrait tout de même se tirailler pour la quatrième place chez les constructeurs, il se bat constamment avec les écuries en queue de peloton comme Sauber, Haas et même Williams.

Stroll, 25 ans, ne s’est glissé en troisième séance de qualifications qu’à deux reprises cette saison. Dans les courses sprint, il n’a pu faire mieux qu’une 14e position.
À sa huitième saison en F1, il devrait être en mesure de se démarquer davantage et de livrer des performances encourageantes. Pas de traîner avec les bagnoles moins performantes en fond de grille.
- Écoutez le segment sportif avec Jean-François Baril via QUB :
Un championnat... vraiment?
Avec ses résultats décevants pour une écurie qui déploie un budget important, se dote d’infrastructures à la fine pointe de la technologie et répète qu’elle vise un titre de championnat, Stroll accumule aussi les gaffes.

On n’a qu’à penser à ce contact avec Daniel Ricciardo en Chine. L’histoire a fait couler beaucoup d’encre et fait énormément jaser sur la planète des sports motorisés. À Miami, il a touché son coéquipier Fernando Alonso dans le premier virage de la course sprint. Et à Monaco il y a deux semaines, il a également percuté la voiture Alpine de Pierre Gasly dans ce fameux accident avec son coéquipier Esteban Ocon.
Bref, le pilote ne fait absolument rien pour s’attirer la sympathie de ses très nombreux détracteurs qui sont sur son dos depuis deux saisons. Les critiques fusent de toutes parts. Experts, observateurs et amateurs de courses se questionnent sur sa véritable place en F1, mais aussi sur son avenir.
La réalité est aussi gigantesque que l’éléphant dans le garage de voitures de luxe. Sans le paternel, Lawrence, à la tête d’Aston Martin, fiston ne serait pas derrière le volant. Quand celui-ci s’est emparé de l’écurie Force India et qu’il l’a amené chez Racing Point, et ensuite Aston Martin, l’avenir de Lance était assuré malgré les performances et les résultats. C’est l’amour inconditionnel d’un père qui voue une énorme passion à la course.

Autre preuve?
Lance est le seul des 20 pilotes du plateau dont les termes contractuels ne sont pas connus.
Lundi soir, un site spécialisé européen a publié un tableau des mouvements de pilotes en prévision de la saison 2025. On y aperçoit ceux qui ont déjà un volant. C’est l’un des sujets chauds en ce milieu de saison.
- Écoutez l'entrevue avec Alexandre Tagliani, pilote automobile et propriétaire de TAG E-Karting & Amusement au micro d’Alexandre Dubé via QUB :
Fernando Alonso a signé une entente jusqu’à la fin de la saison 2026. Au tableau, l’image de son coéquipier portait un point d’interrogation.
Il faut savoir que la campagne 2026 amènera une nouvelle réglementation. Chez AM, elle marquera l’arrivée du motoriste Honda. L’entreprise nipponne veut installer un Japonais dans un baquet propulsé par son moulin.
Il se trouve que Yuki Tsunoda, qui est présentement chez RB Honda et qui est plutôt mécontent de son sort de ne pas graduer aux côtés de Max Verstappen, sera libre comme l’air.

Au fil des saisons, Tsunoda a montré de quel bois il se chauffe. Au tempérament bouillant, il n’est pas parfait, loin de là. Mais il se bat dès qu’il monte dans la monoplace. Jusqu’à présent cette saison, il roule devant Stroll et continue à se développer.
Ventes d’actifs
Si Aston Martin aspire vraiment à un championnat au fil des prochaines années, les investisseurs et la haute direction auront de grandes décisions à prendre. Car pour surpasser les Red Bull, Ferrari, Mercedes et McLaren, il faut deux pilotes engrangeant les points.
Chez Aston Martin, Fernando fait presque cavalier seul tandis que son coéquipier est abonné à rouler dans le dernier tiers du peloton.
D’ici la saison 2026, on peut aussi se demander combien de parts de l’écurie resteront dans les poches de Lawrence Stroll. Selon Bloomberg, l’homme d’affaires qui a vendu 25% des actions à la firme Arctos l’automne dernier cherche encore à céder 25% des actifs.
Ces grandes firmes ne laisseront pas fiston sur le régulateur de vitesse constamment hors des points.