Combat au Québec: c’est une première en six ans pour Tammara Thibeault
Elle se bat devant ses proches pour la première fois depuis qu’elle est professionnelle


Dave Lévesque
La soirée de samedi sera spéciale pour Tammara Thibeault, qui fait un retour à la maison et qui n’a pas boxé souvent au Québec dans les dernières années.
«La dernière fois que j’ai boxé au Québec, c’était en 2019 contre Mary Spencer en tant qu’amateur. Je suis vraiment contente d’être ici et de voir mon monde. Ma famille et mes amis vont être là, je suis super excitée», a-t-elle avoué avec enthousiasme mercredi lors d’un entraînement tenu pour les médias en marge du gala de boxe qui aura lieu samedi au Théâtre Saint-Denis.
Le fait de se produire pour la première fois chez les professionnelles dans ses terres n’intimide pas la boxeuse qui a remporté ses trois premiers affrontements, dont deux par K.-O. Samedi, elle fera face à l’Italienne Cristina Mazzotta (1-0).
«Je n’ai aucune pression, insiste-t-elle sans hésitation. Dans la dernière année, j’ai grandi beaucoup en tant que personne et j’ai réappris à aimer mon sport et savoir pourquoi je le fais. Revenir à la maison, devant mon monde, ça me donne beaucoup de courage, mais surtout beaucoup de joie. J’ai la pression normale d’un combat, mais ça sera comme ça partout dans le monde.»
Grosse année
C’est documenté, la pugiliste originaire de Shawinigan a connu une dernière année mouvementée et remplie de nouveautés.
«En un an, j’ai été aux Jeux [olympiques de Paris], j’ai déménagé en Angleterre pour les études, j’ai entrepris un nouveau défi. La boxe professionnelle, ça demeure de la boxe, mais c’est une adaptation, le rythme n’est pas le même. C’est un ajustement qui doit se faire et qui prend du temps.»
Elle l’affirme sans détour, elle a testé sa résilience depuis qu’elle s’est inclinée dès son premier combat à Paris l’an passé, elle qui était un espoir de médaille pour le Canada.
«Ç’a été l’année la plus difficile de ma vie. J’ai fait une maîtrise [en urbanisme] intensive d’un an dans un nouveau système académique. M’ajuster à ça, c’était complètement inconnu. Je suis passée à un sport dont le format est différent dans un pays différent, ça m’a demandé d’être vraiment résiliente et débrouillarde tout en continuant d’être performante.
«J’ai terminé ma maîtrise il y a trois semaines. Le 11 juillet, je suis débarquée du ring et le lendemain, j’étais dans mon bureau et j’ai fait ma thèse. C’est ce que j’ai fait tout l’été alors je n’ai pas vraiment eu de pause. Je n’ai pas encore eu ma note finale et ça me stresse peut-être plus que le combat de samedi, c’est un an de travail.»
C’est pour ça qu’une fois le week-end passé, elle va s’accorder un répit.
«Je vais me concentrer sur le combat et après je vais retourner dans ma famille à Shawinigan et décompresser un peu.»