Colombie: un membre de la communauté LGBTQ assassiné «tous les deux jours», selon une ONG

AFP
En Colombie, un membre de la communauté LGBTQ est assassiné quasiment «tous les deux jours» depuis 2023, selon le rapport d’une ONG, diffusé vendredi, qui dénonce une impunité presque totale.
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Dans son étude présentée à Bogota, Caribe Afirmativo fait état de «164 assassinats en 2024», après 159 cas en 2023.
Cela représente «une victime tous les deux jours et cinq heures», souligne l’organisation, précisant que 49% d’entre elles sont «des hommes gais et des femmes trans».
Dans l’année en cours, 41 personnes ont été tuées à cause de leur orientation sexuelle, soit 47% de plus qu’au cours de la même période en 2024, de même source.
Ces crimes ont été commis «avec cruauté», dans certains cas pour «intimider le groupe social et ses communautés», a déclaré à l’AFP le porte-parole de Caribe Afirmativo, Cristian de la Rosa.
La moitié des meurtres ont été perpétrés dans le département d’Antioquia (nord-ouest), dont la capitale est Medellín. Les indices de criminalité sont particulièrement élevés dans cette région profondément marquée par les cartels de la drogue.
Le 4 avril, Sara Millerey Gonzalez, une femme trans de 32 ans, a été tabassée puis jetée dans une rivière d’Antioquia. Elle a succombé à ses blessures.
Le président colombien, Gustavo Petro, a dénoncé ce meurtre et qualifié les auteurs de «nazis». Un suspect a depuis été arrêté.
Le représentant en Colombie du haut-commissaire de l’ONU aux droits de la personne, Scott Campbell, a pour sa part estimé que la situation était «préoccupante».
Caribe Afirmativo assure par ailleurs que 99% des cas de violences ne dépassent pas le stade de l’enquête préliminaire au niveau judiciaire.
En outre, le Parlement de Colombie examine un projet de «loi trans» avec l’objectif de mieux protéger les droits de cette communauté et d’alourdir les peines pour les crimes motivés par ce type de haine.