Colombie: Petro affirme que le cartel de Sinaloa dirige l'ELN

Le président colombien Gustavo Petro a affirmé que le cartel mexicain de Sinaloa, était le véritable «chef» de l'Armée de libération nationale (ELN), une guérilla engagée dans des combats qui ont fait récemment une cinquantaine de morts et plus de 50 000 déplacés en Colombie.

«Les propriétaires de ces structures ne sont pas des commandants colombiens... Le cartel de Sinaloa est le chef actuel de l'ELN», a déclaré M. Petro, un dirigeant de gauche, dans un discours prononcé jeudi dans la ville de Bucaramanga, dans le nord-est du pays.

Le gouvernement colombien mène une offensive militaire dans cette région depuis la mi-janvier après une vague de violence provoquée par l'ELN qui a pris pour cible des dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), une autre guérilla d'extrême gauche qui a signé un accord de paix en 2016, ainsi que des civils.

La Colombie est le plus grand producteur mondial de cocaïne et les guérilleros de l'ELN se disputent avec les dissidents des Farc le territoire et le contrôle des plantations de coca et des routes de trafic dans la région de Catatumbo, frontalière avec le Venezuela.

Depuis des années, il existe des liens entre les groupes armés colombiens et le cartel de Sinaloa, cofondé par Joaquin «El Chapo» Guzman, qui purge une peine de prison à vie aux États-Unis.

L'organisation criminelle mexicaine s'est fragmentée après l'arrestation en juillet 2024 de son autre fondateur, Ismael «El Mayo» Zambada. Cette vacance du pouvoir a déclenché une guerre entre deux factions du cartel, causant des centaines de morts et des centaines de disparus dans le nord-ouest du Mexique depuis l'année dernière.

Un rapport de la police colombienne remontant à 2023, mais publié le mois dernier, a indiqué que l'ELN, créée il y a 60 ans, et d'autres groupes armés en Colombie «entrent dans des alliances criminelles internationales et négocient» avec le cartel de Sinaloa en échangeant de la cocaïne contre des armes.

L'ELN avait mené des négociations de paix avec le gouvernement de M. Petro depuis 2022, mais les combats à Catatumbo ont poussé les autorités à suspendre les pourparlers et à déployer plus de 10 000 soldats dans la région pour contenir la violence.

Plus tôt ce mois-ci, le président colombien avait affirmé lors d'une réunion gouvernementale que la cocaïne n'était «pas pire que le whisky» et qu'elle est illégale uniquement parce qu'elle venait d'Amérique latine.

La Colombie lutte contre le trafic de drogue depuis des décennies, mais reste le plus grand exportateur mondial de cocaïne, principalement vers les États-Unis et l'Europe.