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Collusion en construction: «Ça se fait encore», lance une entrepreneure dans le domaine

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Mina Collin

2025-10-07T20:04:27Z
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Près de 10 ans après la remise du rapport final de la commission Charbonneau, la collusion est encore présente dans le domaine de la construction, souligne une entrepreneure de la Rive-Nord.

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Les travaux de la Commission d’enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction, présidée par la juge France Charbonneau, ont duré de 2012 à 2015 pour faire la lumière, entre autres, sur les pratiques de collusion et de corruption dans le milieu.

Et malgré les réformes qui se sont ensuivies pour assainir le système, Sabrina Gagnon, directrice de l’entreprise SIT Construction, révèle que 10 ans plus tard, la corruption est toujours présente.

«Oui, ça se fait encore. [...] Moi, je n’étais pas là lors de la commission Charbonneau, donc je ne peux pas parler à l’époque, mais je sais que ça se fait encore, malheureusement. Puis nous, on s’est retirés de ça, justement, pour être le plus clean possible, puis se dire, nous, on préfère travailler avec la clientèle», a-t-elle révélé en entrevue au micro d’Isabelle Maréchal, à QUB radio et télé, diffusée simultanément au 99,5 FM Montréal, mardi.

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Mme Gagnon soutient toutefois qu’il y a un défi administratif qui s’ajoute depuis la commission Charbonneau pour les entrepreneurs qui souhaitent décrocher des contrats publics.

«Donc, on n’a pas le choix de passer par des appels d’offres, puis aller sur les plateformes, faire faire nos soumissions», a-t-elle expliqué.

Mieux gérer les fonds publics

Les fonds publics font référence à l’argent provenant de différents paliers de gouvernements – municipal, provincial ou fédéral – qui servent à financer des travaux d’infrastructure. Autrement dit, ce sont les contribuables qui financent les chantiers par leurs impôts.

Sabrina Gagnon a indiqué en ondes avoir déjà été présidente pendant plusieurs années d’un conseil d’administration et avoir géré des fonds publics. Aujourd’hui, certaines situations lui font dresser les cheveux sur la tête.

«Je vois passer ces soumissions-là et je me dis: “Mon Dieu, mais on investit combien d’argent inutilement dans des secteurs?” [...] C’est épouvantable!» s’est-elle exclamée.

Elle a notamment évoqué un projet de réfection des planchers d’un CPE évalué à 250 000$ en soulignant qu’il ne s’agissait pas d’une grande infrastructure. En refaisant le calcul pour estimer le coût hors appel d’offres, elle est arrivée à un montant environ cinq fois moindre.

«Combien ça coûterait vraiment, là? J’ai fait l’expérience. On était à peu près à 50 000$ de plancher. [...] Donc, ma question, en fait, que je me pose, c’est sincèrement: [...] combien en trop on investit et qu’on pourrait réinvestir dans les bons secteurs à la bonne place avec de bons gestionnaires?» a-t-elle ajouté.

Voyez l’entrevue intégrale de Sabrina Gagnon dans les extraits vidéo et sonore ci-haut.

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