Collision mortelle au Lac-Saint-Jean: un nouvel arrivant perd la vie tragiquement

Jérémy Bernier
Un homme d'origine camerounaise installé au Québec depuis à peine six mois pour «refaire sa vie» est décédé lors d’une violente collision avec un poids lourd qui ne lui a laissé aucune chance.
«Je lui ai dit que le Québec était accueillant, qu’il pouvait m’y rejoindre pour y refaire sa vie. Mais finalement, sa vie, il l’a perdue...», souffle péniblement Hermine Tsafack, un trémolo dans la gorge.
Arrivé au Québec en octobre dernier, son petit frère Ange travaillait avec elle dans un Tim Hortons de Roberval, au Lac-Saint-Jean.

Ayant les mêmes horaires de travail et habitant à quelques pas l’un de l’autre, à distance de marche du commerce, ils se rendaient souvent ensemble au boulot. Mais mercredi dernier, le jeune homme de 26 ans était en retard.
«Ange n’a jamais été en retard une seule journée. Il est très déterminé, travaillant. Ça ne lui ressemblait pas du tout», raconte sa sœur, en entrevue avec Le Journal.
Des circonstances nébuleuses
Ayant un mauvais pressentiment, Mme Tsafack a tenté de contacter son frère à plusieurs reprises, en vain. Elle faisait les cent pas, inquiète, quand des policiers sont finalement entrés dans le restaurant pour lui annoncer la mauvaise nouvelle.
Ange Tsafack a perdu la vie alors qu’il circulait dans un véhicule qui s’est écrasé contre un poids lourd vers 12 h 20, en sens inverse sur le boulevard Marcotte, en haut de la côte du Cran. Il est mort sur le coup.
Pour l’instant, toutes les hypothèses sont envisagées, explique le porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ) Hugues Beaulieu.

«Ange n’avait pas de voiture. Il se trouvait dans celle d’un ancien collègue. On ne comprend pas ce qu’il s’est passé», déplore Hermine Tsafack.
«On s’est séparés à 21 h, mardi soir. Je lui ai dit bonne nuit. C’est la dernière fois que je l’ai vu...», ajoute-t-elle, étouffant un sanglot.
Rapatriement de la dépouille
Une campagne de financement sur la plateforme GoFundMe a été lancée par la famille, comme le jeune homme n’avait pas d’assurance vie.
«Sa mère et son enfant sont encore au Cameroun. On veut le renvoyer là-bas pour qu’il soit près des siens», indique Symplice Kuetche, le beau-frère du défunt.

L’opération est toutefois très dispendieuse, s’élevant à quelques dizaines de milliers de dollars. C’est pourquoi même le IGA Famille Cloutier de Normandin, où travaille une autre sœur d’Ange Tsafack, a aussi fait appel à ses membres pour soutenir la famille en deuil.
«C’était un jeune homme de famille qui était prêt à tout pour atteindre ses objectifs. Il va nous manquer énormément», conclut Mme Tsafack.
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