Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Collision mortelle: 39 mois à l'ombre pour un alcoolique repentant

Il a happé à mort le conducteur d’une trottinette électrique

Claude Chabot a happé mortellement Sébastien Corbeil en tournant dans son entrée le 18 juin 2023.
Claude Chabot a happé mortellement Sébastien Corbeil en tournant dans son entrée le 18 juin 2023. Pascal Girard/AGENCE QMI
Partager
Photo portrait de Camille Payant

Camille Payant

2025-06-06T23:00:00Z
Partager

Un homme alcoolique qui a fauché la vie d’un conducteur de trottinette électrique en tournant dans son entrée au volant de son VUS devra aller réfléchir 39 mois au pénitencier, même s’il est depuis sobre.

• À lire aussi: Un chauffard admet qu'il était ivre quand il a percuté à mort le jeune conducteur d'une trottinette

«Vous avez brisé la vie de plusieurs personnes [...] Il faut dénoncer ce type de comportement», a récemment déclaré le juge François Landry en condamnant Claude Chabot.

En juin 2023, l’homme de 50 ans revenait chez lui à toute vitesse après un souper chez des amis. Des témoins l’ont même entendu faire «crisser les pneus» de son VUS Subaru.

En tournant dans l’entrée de sa résidence du chemin Sainte-Marie, à Mascouche, il a coupé la route de Sébastien Corbeil, qui circulait sur sa trottinette électrique en sens inverse. L’homme de 32 ans n’a eu aucune chance et est décédé sur le coup.

Sébastien Corbeil n’a eu aucune chance lorsqu’il a été happé sur le chemin Sainte-Marie, à Mascouche.
Sébastien Corbeil n’a eu aucune chance lorsqu’il a été happé sur le chemin Sainte-Marie, à Mascouche. Pascal Girard/AGENCE QMI

À l’arrivée des policiers sur les lieux, Chabot avait les yeux rougis, vitreux. Il avait de la difficulté à rester en équilibre et dégageait une forte odeur d’alcool. Son taux d’alcool était alors le double de la limite permise.

Publicité

Agressif lors de son arrestation, il a ensuite été accusé de conduite avec les facultés affaiblies causant la mort.

Claude Chabot a dormi quelques nuits en prison, avant de pouvoir être remis en liberté sous plusieurs conditions, dont le devoir de se présenter à des rencontres des Alcooliques anonymes et de munir son automobile d’un antidémarreur éthylométrique.

Excuses

Lors d’une audience, au printemps, au palais de justice de Joliette, l’accusé a souhaité offrir ses «excuses les plus sincères» aux proches de la victime.

«Je respecte votre peine, votre colère et votre silence. Je n’attends ni pardon ni compréhension», a-t-il indiqué en direction du juge, puisque la famille de Sébastien Corbeil a refusé qu’il les regarde.

Claude Chabot lors d’un passage au palais de justice de Joliette l’automne dernier.
Claude Chabot lors d’un passage au palais de justice de Joliette l’automne dernier. Photo Laurent Lavoie

Chabot a cessé de consommer de l’alcool depuis le drame et a terminé une thérapie en lien avec sa dépendance.

«C’est une nouvelle vie que j’ai commencée», s’est félicité celui qui consommait depuis l’âge de 15 ans.

Épais dossier de conduite

Avant la collision mortelle, Claude Chabot avait un «dossier de conduite peu reluisant», selon le procureur de la Couronne Me Louis-Christian Boisvert.

Le travailleur de la construction avait déjà été coincé alors qu’il conduisait avec les facultés affaiblies. Mais il avait surtout été arrêté pour avoir roulé trop rapidement à 12 reprises en 10 ans.

Selon le rapport présentenciel, son risque de récidive est tributaire de son abstinence.

La Couronne réclamait au départ quatre ans de pénitencier et la défense, deux. Mais après des discussions, les parties sont parvenues à une suggestion commune de 39 mois de détention.

Claude Chabot devra conduire un véhicule muni d’un antidémarreur éthylométrique pour 10 ans à sa sortie de prison.

Publicité
Publicité