Cohabitation difficile sur la rue Ontario: «Il y a des scènes de violence, de défécation publique»
Agence QMI
Le centre d’injection supervisée Spectre de rue prévoit d’élargir ses services aux personnes souhaitant inhaler des drogues, une initiative qui inquiète le Collectif Ontario, qui estime que la cohabitation sur la rue Ontario est déjà problématique.
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Spectre de rue est installé à l’angle des rues Ontario et Beaudry depuis 2017. Mais, au fil des années, la cohabitation avec ses usagers est devenue compliquée, estime Louis Lachapelle, président du Collectif Ontario.
«Je vous dirais que depuis la pandémie, probablement due à l’augmentation de la difficulté d’accéder à des logements, [à] l’augmentation aussi, assez significative, [...] de ce qu’on entend des problématiques liées aux drogues qui sont en circulation», a-t-il expliqué en entrevue au micro de Benoît Dutrizac à QUB radio et télé, au 99,5 FM Montréal, vendredi.
Et bien que M. Lachapelle reconnaisse l’importance de tels centres qui viennent en aide à «un segment de la population dans une piètre condition», les nuisances dans le quartier rendent la cohabitation difficile pour les citoyens et les commerçants, notamment entre les rues de la Visitation et Beaudry.
«Il y a des scènes parfois de violence, il y a eu de la défécation publique, il y a eu de la défécation dans des commerces, devant des gens», a-t-il relaté.
Incompréhensions dans le quartier
D’après Louis Lachapelle, le centre Spectre de rue souhaite étendre ses services pour permettre aux personnes qui veulent inhaler des drogues de le faire en toute sécurité.
«C’est sûr que nous, ça nous rend un petit peu perplexes parce que là, on se dit: “S’il y a déjà une problématique de contenir les vagues de cette opération-là qui existe, qu’est-ce qui va arriver quand on va augmenter une nouvelle population de de consommateurs?”» s’est-il demandé.
M. Lachapelle affirme que cette nouvelle mesure ne semble pas «pointer dans la bonne direction» et déplore que le collectif peine à obtenir des réponses des différents paliers de gouvernement pour améliorer la situation.
«Il devrait y avoir une forme de concertation. Un genre de vraie analyse de l’ampleur du défi, puis que ça soit considéré de façon globale. Pas juste isolé dans un silo qui dit: “On veut améliorer dans le fond l’aide aux gens vulnérables”. Nous, on est pour ça, mais il faudrait que ça considère la cohabitation», a-t-il ajouté.
Voyez l’entrevue intégrale dans les extraits vidéo et sonore ci-haut.