Code vestimentaire assoupli: préparez-vous pour Patrik Laine, qui va «trouver quelque chose»

Nicolas Cloutier
Véritable carte de mode, Patrik Laine a défilé dans les habits les plus tape-à-l’œil et colorés qui soient avant les matchs. Jusqu’où peut-il rehausser la barre sachant que le code vestimentaire sera formellement assoupli dans la nouvelle convention collective de la Ligue nationale de hockey (LNH)?
Il faut dire que le Finlandais a de gros souliers à chausser. Ici, il n’est pas question de mocassins Prada, mais bien de réputation à maintenir en tant que fashionista du circuit Bettman – David Pastrnak, parmi quelques autres, vend aussi chèrement sa peau.
«Je ne veux pas faire de promesses», a d’abord prévenu Laine, flanqué de sa femme Jordan, en entrevue avec TVA Sports à l’occasion du festival de mode M.A.D, jeudi soir, au Quartier des spectacles de Montréal.
Mais l’amoureux des couleurs pimpantes s’est contredit quelques instants plus tard.
«Je suis sûr que je vais trouver quelque chose», nous a-t-il confié.
Parce que, même s’il a pu épater la galerie en complet, Laine n’était pas friand de ce code vestimentaire restrictif qui obligeait les joueurs à porter des pantalons propres, un veston et une cravate. Les équipes avaient toutefois le loisir d’appliquer ou non ce règlement.
«Je suis un grand fan du “pas de code vestimentaire”, a fait savoir Laine d’un ton un peu sarcastique. Ça fait des années que j’attends ça.»
La nouvelle convention collective qui entrera en vigueur le 16 septembre 2026 stipule que les équipes de la LNH ne peuvent plus imposer de code vestimentaire aux joueurs. À ne pas confondre, toutefois, avec un laisser-faire absolu: on exigera des joueurs de se vêtir d’une façon qui est «conforme aux normes contemporaines».
N’empêche, un assouplissement considérable.
«Tu peux afficher ta personnalité avec un complet, mais quand tu enlèves cette exigence, les joueurs peuvent s’affirmer davantage et se dévoiler un peu plus», a mentionné l’attaquant de 27 ans.
Bref, ne vous laissez pas tromper par la première boutade de Laine. Ce dernier a la ferme intention d’exploiter cette nouvelle souplesse vestimentaire. Et Dieu sait ce qu’il nous réserve...
Son propre génie
Bien que sa femme Jordan ait travaillé dans le milieu de la mode à Washington, on vous avise de ne pas suggérer à Patrik qu’elle est le cerveau derrière ses habits extravagants. L’affirmation a fait bondir le grand blondinet.
«Oh, non! Ce n’est pas vrai, a-t-il immédiatement mis au clair. Je suis mon propre génie pour les habits!»
«Patrik conçoit lui-même le design de ses habits, a confirmé sa femme, qui trouvait la scène bien amusante. Mais vous savez comment ça fonctionne dans un couple. Je connais les goûts de mon mari et son affection pour tout ce qui est coloré, comme ce chapeau que j’ai choisi pour lui. Alors au lieu d’un beau veston bleu marin, voici quelque chose d’arc-en-ciel en motifs de vache.»
Ils sont manifestement faits l’un pour l’autre.
Révolution? Pas pour tout le monde
Laine étant ce personnage qui a toujours détonné dans le paysage plus traditionnel du hockey professionnel, on ne peut s’attendre à ce que tous les joueurs lui emboîtent le pas. Annoncer la mort du veston cravate dans la LNH serait prémédité.
«Je serai encore une recrue, en quelque sorte, alors je vais juste faire ce que les gars me disent et essayer d’arriver à l’heure, a déclaré le gardien Jakub Dobes, en nous faisant bien rire. Je veux adopter un look approprié en gardant les choses simples.»
Son de cloche semblable du côté d’Alex Newhook, qui semble encore attaché au costume.
«J’aime porter le complet et la cravate à l’aréna, a confié le numéro 15 du Tricolore. Cela mousse le côté affaires de notre sport et ça fait professionnel.»
Le changement d’ère n’en demeure pas moins intéressant à ses yeux. Tout le monde peut trouver son compte, enfin.
«Une fenêtre s’ouvre dans la LNH, c’est sûr, a concédé Newhook. Les gars auront l’occasion de s’afficher davantage, et de la façon qu’ils le désirent. C’est certainement excitant pour la Ligue.»