«Cocaïne, prison & likes»: la mise à nu d'Isabelle

Frédérique De Simone
Ceci n'est pas une histoire de «papa gâteau», mais plutôt celle d'une jeune femme, sans plan B, qui a accepté de passer de la drogue à l'étranger pour se construire une nouvelle vie.
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Isabelle Lagacé, qui a été reconnue coupable de trafic et d'importation de drogue en Australie, raconte avec lucidité et aplomb ce qui s’est réellement passé à bord du «Sea Princess», dans la nouvelle série documentaire «Cocaïne, prison & likes: la vraie histoire d'Isabelle».
Découpée en trois épisodes, la minisérie de Crave aborde les multiples facettes qui ont conduit cette fille de bonne famille à accepter en 2016 de bouger de la cocaïne via une croisière de luxe – apparemment prisée des octogénaires.
Tannée de demander de l’aide, la femme, aujourd’hui âgée de 34 ans, s’était vu offrir de la poudre aux yeux: 100 000$, une croisière cinq étoiles de 49 nuits et un effacement complet de ses dettes. Une opportunité qui lui aurait permis de rétablir son crédit bousillé à l’issue d’une relation toxique et d’une faillite, de se sortir du monde de bars et de lancer un restaurant de soupe phô ouvert 24 h.
«Une fille qui se retrouve dans cette situation-là, c’est multi factoriels», a rappelé aux médias lundi le réalisateur de la minisérie, Sébastien Trahan.
Dans cette optique, le documentaire plonge en détail dans l’histoire d’Isabelle Lagacé, tout en remontant le fil des événements qui ont mené à son arrestation, de son passé à l’après-coup, jusqu’à la personne qu’elle est devenue. Il se concentre sur les témoignages parfois placides de la jeune femme, soutenu par ceux de son père Jacques, de ses amies, d’un ex-conjoint et de journalistes qui ont couvert l’affaire.
Il aura fallu trois mois pour convaincre M. Lagacé de participer au projet qui s’est étalé sur environ cinq mois et demi, avec un arrêt en Australie, a fait savoir le réalisateur.
«Mon père, j’ai attendu à la toute fin [pour le convaincre]. Il était très échaudé lui aussi de l’attention médiatique négative et des commentaires des gens à la suite de l’arrestation. Il n’était pas d’accord que je participe au projet, mais [...] le côté humain du documentaire ça l’a rassuré, il a ensuite accepté», a, à son tour, confié Isabelle Lagacé.
Faire œuvre utile
Pour la jeune femme, le documentaire est l’occasion de remettre les pendules à l’heure et de raconter ce qui l’a menée à faire ces choix, dans l’espoir d’aider ceux et celles qui pourraient se retrouver dans la même situation, a-t-elle expliqué, vraisemblablement transformée par la prison où elle a été détenue quatre ans et demi.
«Ce n’est pas facile sortir de prison et refaire sa vie, mais c’est possible», a-t-elle soutenu.
- Écoutez l'entrevue de Mélina Roberge et de Sophie Durocher, disponible sur QUB radio :
Deux projets distincts, deux filles distinctes
Malgré ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas une grande histoire d’amitié qui a conduit Isabelle Lagacé et Mélina Roberge dans le même bateau. Elles ont partagé de bons moments à bord de la croisière, admet Mme Lagacé dans le documentaire, mais sans plus.
Les deux femmes ont d’ailleurs été attirées dans la criminalité de manière totalement différente. Et si Isabelle a reconnu sa culpabilité devant la justice australienne, Mélina Roberge, qui partageait la même cabine, avait d’abord tout nié en bloc, bien qu’aujourd’hui elle reconnaisse ses torts.
Cette dernière à faire paraitre sa version des faits dans le livre Sans filtre, lancé en septembre. Elle a cependant décliné les demandes de la production pour participer au documentaire.
La série «Cocaïne, prison & likes: la vraie histoire d'Isabelle», sera disponible sur Crave vendredi, en français et en anglais.