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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

La «Coaliste» n’est pas un logiciel de graphisme

Danilo Palomba - stock.adobe.com
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Photo portrait de Yasmine Abdelfadel

Yasmine Abdelfadel

2024-11-08T05:00:00Z
2024-11-08T05:05:00Z
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Les députés caquistes disposent d’un gadget vraiment unique dans leurs bureaux de circonscription: un logiciel sophistiqué nommé la «Coaliste». Parce que, bien sûr, dans l’ère de la haute technologie, qui a encore besoin d’ordinateurs et d’imprimantes quand on peut avoir un programme qui trie les électeurs selon leurs couleurs politiques?

Pour garantir son efficacité (et on n’en douterait pas un instant), ce logiciel doit être fréquemment mis à jour, surtout en période électorale.

Sous-traitance du pointage

En général, ce genre de travail est confié aux membres de partis, bénévoles et autres passionnés du porte-à-porte.

Mais voilà qu’un rapport de la commissaire à l’éthique révèle que des bureaux caquistes ont installé ce bijou de technologie sur des équipements fournis par l’Assemblée nationale et utilisés par des employés... payés par les contribuables.

Formidable, non?

La CAQ justifie ce choix en expliquant que le logiciel est en fait là pour faire des montages et de jolis graphiques pour des pubs. Parce que, visiblement, aucun autre logiciel ne peut accomplir cela sans y inclure une petite base de données partisane. Bien sûr que non...

Impartialité

Au-delà de l’aspect cocasse de la situation, il y a tout de même de quoi s’inquiéter. Lorsqu’on pousse la porte de notre bureau de circonscription, c’est en tant que citoyen qu’on espère être accueilli, peu importent nos convictions politiques.

Il serait crucial que les attachés politiques prennent soin de nos dossiers, non pas en fonction de notre orientation électorale, mais simplement parce que – imaginez un peu! – nous avons le droit de recevoir aide et soutien.

Alors, une question se pose: quels mécanismes la CAQ a-t-elle mis en place pour garantir l’impartialité des services rendus aux citoyens? Comment peuvent-ils nous assurer que le dévouement des attachés politiques ne dépend pas de notre couleur électorale?

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