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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

CNESST: les accidentés du travail crient à l'injustice

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Marc-André Boulianne | TVA Nouvelles

2022-04-29T22:59:10Z
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Les accidentés du travail continuent de voir la CNESST mettre fin à leurs indemnités dès l'âge de 68 ans, tandis que les accidentés de la route, eux, ont obtenu gain de cause en février dernier.

C'est notamment le cas de Richard Roy, victime d'un accident de travail qui a complètement chamboulé sa vie le 22 mars 2002. De Québec, l'homme se trouvait sur l'aile d'un avion quand il a fait une chute de plusieurs mètres. Traumatisé crânien, il ne peut plus travailler depuis cette journée.

Comme chaque accidenté, il a reçu une compensation complète de la CNESST jusqu'à 65 ans, avant que sa prime soit diminuée, puis complètement retirée cette année après avoir soufflé ses 68 bougies.

«Tu as 68 ans, tu n'es pas mort, mais tu n'es pas loin. Pour ce qui est de faire des sorties et de pouvoir se gâter, tu dois tout oublier ça, c'est ce qui est difficile», a expliqué M. Roy.

Avant février dernier, les accidentés de la route âgés de 68 ans et plus faisaient face à la même coupure financière. Ils ont toutefois obtenu gain de cause et la situation a été réglée par le ministre des Transports, François Bonnardel.

Quand M. Roy a appris la nouvelle, il était furieux.

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«Tu ne peux pas régler une injustice par une autre injustice. La seule chose que je demande à monsieur Jean Boulet, le ministre du Travail, c'est de faire un François Bonnardel de lui-même! Et de dire "ça suffit"», a-t-il déploré.

Au ministère du Travail, on indique qu'aucune modification aux primes versées par la CNESST n'est prévue pour le moment.

Le cabinet du ministre du Travail a refusé d'accorder une entrevue à LCN, prétextant un manque de temps à l'agenda du ministre. Par contre, par l'entremise de son attachée de presse, le ministre a fait parvenir à TVA Nouvelles une déclaration écrite ou il indique qu'il «faut rappeler que la SAAQ et la CNESST sont deux régimes distincts. La SAAQ est financée par les automobilistes tandis que la CNESST est financée par les employeurs. Les deux organismes disposent donc de règles distinctes.[...] Le PL22 vient tout juste d'être adopté. Nous prendrons le temps d'analyser l'impact et les incidences de ce projet de loi et nous prendrons les décisions qui s'imposent», a indiqué le ministre du Travail, Jean Boulet, dans la déclaration écrite.

Selon les partis d'opposition qui ont accepté de parler à la caméra, il s'agit d'un non-sens pour eux que le ministre ne soit pas plus proactif.

«Le ministre pourrait décider de faire un projet de loi rapidement avant la fin de la session, et s'il ne trouve pas que c'est assez rapide, il pourrait s'engager à produire une étude actuarielle et ça peut se faire beaucoup plus rapidement», a expliqué le porte-parole de Québec solidaire en matière de travail, Alexandre Leduc.

De son côté, le porte-parole du Parti libéral du Québec, Frantz Benjamin, a avoué que son parti est «déçu» de voir que le ministre du Travail fait la sourde oreille sur cet enjeu.

«Ce sont des préoccupations d'équité et de justice. Quand on veut régler une situation, il ne faut pas créer une autre situation où l'on a la perception et la conviction qu'il y a un sentiment d'injustice», a-t-il ajouté.

Pour le porte-parole du Parti Québécois en matière de travail, Sylvain Gaudreault, le ministre du Travail est « pris avec une patate chaude entre les mains.»

«La seule manière de régler ce dossier-là, c'est d'offrir les mêmes conditions et le même régime pour les accidentés du travail que ceux de la route», a affirmé M. Gaudreault.

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