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Culture

Clodine Desrochers: Les épreuves qui ont changé sa vision de la vie

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Michèle Lemieux

2025-08-14T10:00:00Z
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Au cours de la dernière année, Clodine Desrochers est amplement sortie de sa zone de confort, et ce, parfois bien malgré elle. Tout d’abord avec l’émission Sortez-moi d’ici!, qui l’a mise au défi sur de nombreux plans. Puis avec le décès de son père, survenu en mars. Ce départ lui a rappelé à quel point il est essentiel de vivre ses rêves pour pouvoir, un jour, quitter ce monde sans regrets.

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Clodine, vous avez recommencé à faire de la radio. C’est un beau retour aux sources, pour vous?

C’est un très beau retour. J'ai commencé au 99,1 CFNJ, dans Lanaudière, il y a plus de 30 ans. J'avais à peine 18 ans, j’étais étudiante au cégep. J’ai vraiment eu un coup de cœur pour les communications. Ma passion de la radio a pris forme grâce à CFNJ, mais je n’ai jamais pensé pouvoir en faire une carrière. J'ai étudié en histoire pour éventuellement devenir prof, mais la vie m'a ramenée aux communications. Cela me permet de constater à quel point ça bouge dans Lanaudière, une région dynamique à tous les niveaux, mais moi, ce qui me passionne, c’est tout l’aspect touristique et l’agrotourisme. C’est riche et diversifié, j’en apprends tous les jours sur cette magnifique région.

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Vous avez aussi participé à un film qui sortira bientôt sur nos écrans.

Oui, à compter du 19 septembre, on pourra voir le film Mille secrets, mille dangers, réalisé par Philippe Falardeau et adapté du roman de Alain Farah. On l’a tourné en octobre dernier. Il sera présenté en première mondiale au Festival international du film de Toronto et ensuite au Festival de cinéma de la ville de Québec en septembre. J’ai le bonheur d'y tenir le rôle d’Agnès, la mère de Virginie. J’ai très peu de texte à livrer dans le film, mais quelle chance de travailler avec Philippe Falardeau et tous les professionnels sur le plateau. De côtoyer des gens fantastiques et de les observer. Ç’a été très formateur.

Mari Photographe / TVA Publications
Mari Photographe / TVA Publications

Vous serez aussi de l’émission spéciale de Noël de MasterChef Québec.

Oui, avec Christine Morency, Simon Boulerice, Réal Béland, Pierre-Olivier Zappa et Sonia Vachon. Quand j’ai appris la nouvelle, je n'ai pas dormi pendant deux semaines... ou presque. J’étais stressée parce que les gens pensent que je cuisine merveilleusement bien en raison des Saisons de Clodine, que j’ai longtemps animées, et du magazine Tout simplement Clodine. Je me débrouille, mais je suis une cuisinière intuitive. Je déteste mesurer les ingrédients, car je n’aime pas me compliquer la vie. Je me disais que Martin Picard et Stefano allaient avoir des attentes super élevées, mais ça n’a pas été le cas. Ça n’a été que du plaisir! L’esprit de compétition était présent, mais l’ambiance était très amicale. Sinon, je développe aussi plein de projets.

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Vous pouvez nous en parler?

Pas pour le moment, mais je veux revenir à la télé et avoir ma propre émission. Outre Sortez-moi d’ici!, j’ai participé à Zénith l’hiver dernier. J’ai plein d'intérêts différents: les animaux, l'agrotourisme, l'art de vivre. J’ai décidé de suivre des ateliers de jeu avec la comédienne Mélanie Pilon et j’ai adoré mon expérience. Je veux me sentir encore plus à l’aise sur un plateau et m’ouvrir à d’autres expériences! Pour moi, c’est enrichissant de me sentir déstabilisée. C’est comme ça qu’on avance et qu’on se découvre davantage. Une autre expérience qui me permet de réaliser à quel point la vie est fragile, c’est que récemment j’ai trouvé une autre famille pour l’ancien cheval de ma fille, qu’on avait mis en adoption. La dame qui s’en occupait avec beaucoup d’amour, depuis quelques années, m’a contacté me disant qu’elle avait un cancer fulgurant du cerveau et qu’elle avait besoin de mon aide pour lui trouver un foyer. J’ai paniqué! Je lui aie fait la promesse que je l’aiderais. Je n’avais que trois semaines pour y arriver! Heureusement c’est la première coach d’équitation de ma fille qui m’a aidé et l’a pris sous son aile avec grande générosité. Comme quoi la vie peut basculer du jour au lendemain!

À travers tout cela, avez-vous eu le temps de décrocher?

Fin août, début septembre, je ferai une belle croisière avec François, mon amoureux. Nous partirons de Barcelone, en Espagne, pour visiter la Grèce, l'île de Malte, l’Italie et la Turquie. François et moi aimons tous les deux les voyages. C'est vraiment notre passion commune. Il adore les croisières. C'est un beau compromis entre les visites et le repos. Éventuellement, j’aimerais explorer le nord de la France ou aller en Suisse, en Autriche, dans le nord de l'Italie ou dans le sud de la France. Par ailleurs, j’ai toujours rêvé de faire une retraite de yoga inoubliable et bien en octobre je vais réaliser ce rêve et je suis excitée au max! 10 jours de yoga en Tunisie à se connecter à soi et à découvrir le Sahara, les palmeraies, à profiter des plages et des spas. Nous serons un petit groupe accompagné par des profs de yoga extraordinaires ainsi que sa fondatrice, une montréalaise passionnée qui organise tout dans les moindres détails pour qu’on puisse vivre une expérience unique qui fait la renommée de YogaTribes. Sur place j’ai l’intention de faire plusieurs vidéos que je partagerai sur mes médias sociaux. Quant aux vacances, en juillet dernier, j’ai fait un petit séjour dans un chalet avec ma mère et ma sœur.

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Vous avez vécu un moment ressourçant?

Oui, oui, car c’est la première fois qu’on se retrouvait toutes les trois ensemble! Premièrement, ma sœur et moi, on voulait l’entourer et passer du bon temps de qualité avec elle dans le plaisir et non dans la maladie! Ma sœur a aussi eu la frousse ce printemps avec le cancer du sein mais tout est ok heureusement. C’est donc une autre raison de prendre du temps ensemble, ça n’a pas de prix c’est précieux de se retrouver dans un chalet rustique dans le bois. Juste nous en toute simplicité! Nous avons joué aux cartes, jasé, partagé des souvenirs d’enfance. Dans ces moments, nous réalisons que nous avons le même ADN, les mêmes références. Mon père est décédé le 17 mars. Mes parents étaient mariés depuis 59 ans, et c’est sans compter les cinq ans de fréquentation qui ont précédé. Ça faisait 64 ans qu’ils étaient ensemble. Ma mère est vraiment de la génération de femmes qui prenaient soin de leur homme. Mon père a été l'amour de sa vie.

Comment traverse-t-elle ce deuil?

Je la trouve résiliente et tellement forte! Mon père a été très malade pendant quatre ans. Il est décédé du cancer du poumon, mais c’était devenu un cancer généralisé. Il fallait le laisser aller, car il n’avait plus de qualité de vie. La maladie, c’est tellement difficile... C’est dur de voir la personne que tu aimes le plus dépérir et souffrir. On finit par entrevoir son départ comme une libération. Ça nous a consolées. Ma mère a été à ses côtés jusqu'à la fin. Elle a le sentiment du devoir accompli, d'avoir accompagné mon père du mieux qu’elle pouvait. Mes parents n’avaient jamais été séparés, sauf lorsque mon père a été hospitalisé. Je trouve donc ma mère très résiliente. Elle habite maintenant dans une résidence. C'est franchement le meilleur des deux mondes, parce qu'elle a son petit appartement, mais dans un milieu de vie où elle a accès aux soins et aux services nécessaires. Et elle adore sa voisine d’en face, qui a 101 ans. C'est sa prof de tricot. Elles prennent des marches ensemble avec leur déambulateur.

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Bruno Petrozza / TVA Publications
Bruno Petrozza / TVA Publications

Vous êtes donc restée très près de votre mère?

Oui, ma sœur et moi sommes très près de notre mère. Je l’appelle deux fois par jour: tous les matins et en fin de journée. Il y a des lapins à la résidence et elle en prend soin. Tous les jours, elle leur apporte de la salade, des concombres, des carottes. On la surnomme Madame Lapins. (sourire) Ma mère, c'est un cœur sur deux pattes. Tout le monde l'aime. Elle est joyeuse, positive. Elle m’inspire beaucoup. (Clodine a d’ailleurs rendu hommage à sa mère dans un livre intitulé Au nom de l’amour: à ces femmes avant moi.) C’est précieux pour moi d'avoir des moments avec ma famille. Il ne faut jamais remettre à plus tard. On ne sait jamais ce qui nous attend... Il faut toujours être prêt à partir, se sentir en paix avec nos choix.

Et vous, comment vous remettez-vous du départ de votre père?

À certains égards, c'est la même chose que pour ma mère. C’était difficile de le voir dépérir. Le plus difficile, c'était de le voir s'accrocher alors qu'il n'y avait plus d'espoir. C'était difficile de parler de la mort, de ce qui venait pour lui. Moi, je crois à la survie de l’âme et à la vie après la mort. J'aurais voulu avoir ces discussions avec mon père, mais ce n'était pas possible. Il voulait plus miser sur la vie. Il avait l'impression de ne pas avoir fait tout ce qu'il voulait faire. Son départ m’a vraiment fait prendre conscience à quel point la vie va vite. Je le savais, mais je peux comprendre comment il se sentait. À 80 ans, on disait qu’il était âgé mais dans sa tête, il n'avait pas son âge. Il était toujours sain d'esprit, se tenait au courant de l'actualité. Il aurait voulu vivre encore 20 ans. Je réalise encore plus à quel point c'est un privilège d'être en santé, d'être en vie. Je suis encore plus consciente de l'importance de profiter de la vie. Chaque moment est précieux. Je le savais déjà, mais on dirait que c'est encore plus concret pour moi. Je ne veux pas rater une occasion.

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C’est une belle leçon de vie, quand même...

Oui. Avec Sortez-moi d'ici!, j’ai appris à sortir de ma zone de confort, à essayer des choses, à dire oui à des opportunités, même si j’avais peur. Je le faisais déjà, mais on dirait que c'est encore plus concret pour moi.

Nous avons tendance à rester dans nos habitudes, à répéter les mêmes choses.

C’est vrai. Et pourtant, il faut s'ouvrir à de nouvelles aventures pour rester en vie et dynamique. J’ai été frappée par une étude menée sur des personnes âgées au sujet des regrets et des remords. C’étaient moins les remords et les erreurs du passé qui retenaient l’attention que les regrets. Regretter de ne pas avoir dit oui à telle possibilité ou de ne pas avoir réalisé son rêve, c’était ce qu’il y avait de plus fréquent.

Alors ce départ a sonné une urgence de vivre, en quelque sorte?

Oui. Avec Sortez-moi d'ici!, j’ai appris à sortir de ma zone de confort, à essayer des choses, à dire oui à des opportunités, même si j’avais peur. Je le faisais déjà, mais on dirait que c'est encore plus concret pour moi.

Nous avons tendance à rester dans nos habitudes, à répéter les mêmes choses.

C’est vrai. Et pourtant, il faut s'ouvrir à de nouvelles aventures pour rester en vie et dynamique. J’ai été frappée par une étude menée sur des personnes âgées au sujet des regrets et des remords. C’étaient moins les remords et les erreurs du passé qui retenaient l’attention que les regrets. Regretter de ne pas avoir dit oui à telle possibilité ou de ne pas avoir réalisé son rêve, c’était ce qu’il y avait de plus fréquent.

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Alors ce départ a sonné une urgence de vivre, en quelque sorte?

Tout à fait, surtout que d’autres membres de la famille sont aux prises avec le cancer et je les trouve très courageux. Disons que ça nous permet de rationaliser et de réaliser à quel point il ne faut rien prendre pour acquis. Finalement, il y a un effet positif à tout ça. En plus, mon père est parti entouré d'amour. Toute la famille était là. Ç'a été un beau privilège. C'était un moment souffrant, mais nous avons pu le vivre ensemble. Nous avons pu partager notre peine. Avoir pu l’accompagner jusqu'à la fin a été un beau cadeau...

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